• 1-2 mars 1980

    Interview de Mouloud Mammeri au journal "Libération" à propos de son dernier livre édité chez Maspero "Les poemes kabyles anciens".

    10 mars 1980

    Une conférence de Mouloud Mammeri à l’université de Tizi-Ouzou sur la poésie berbère ancienne est interdite par les autorités.

    11 mars 1980

    1500 étudiants sur les 1700 que compte l’université de Tizi-Ouzou manifestent pendant plus de deux heures devant la wilaya, le siège du parti unique, aux cris de "halte à la répression culturelle", "Culture berbère, culture algérienne", "Le berbère est notre langue", "Nous en avons assez de l’injustice". Ils dénoncent durement toute tentative de récupération politique de leur mouvement. Grève de l’université.

    12 mars 1980

    Les lycéens de Tizi-Ouzou se mettent en grève pour manifester leur solidarité avec les étudiants.

    13 mars 1980

    Appartion d’inscriptions du FFS dans la Kabylie et l’Algérois pour manifester leur solidarité avec les étudiants. "Démocratie, liberté d’expression, langues populaires = langues nationales". Le mouvement s’étend. A Larbâa Nat Yiraten, les enseignes en arabe sont arrachées.

    Le commissaire de police bloqué dans sa voiture par les manifestants, doit crier leur slogan : "A nerrez wal’ a neknu" (plutôt rompre que plier), vers du poète Si Mohand. La caserne est envahie et les jeunes du contingent fraternisent. Le maire arrive. On lui demande des cars pour réveiller les douars de l’intérieur. Il s’éxcuse de ne pas en avoir sous la main. Le président Chadli qui devait faire une inauguration à Tizi-Ouzou, le 15 mars annule son voyage. Le wali de Tizi-Ouzou, Sidi Saïd, convoque les chefs d’établissements du département. Lors de cette réunion, le directeur de l’institut islamique fait l’apologie du wali précedent, le traître Kharroubi, qui "pour être Kabyle n’en était pas moins patriote" "pour moi, ajoute le religieux, il faudrait tirer sur la foule".

    15 mars 1980

    Constitution d’un comité de défense des droits culturels en Algérie (CDDCA) , domicilié à la revue Esprit 19 rue Jacob, Paris, 75006.

    16 mars 1980

    A Alger, 200 étudiants défilent rue Larbi Ben M’hidi pour la culture berbère et la "langue berbère, langue nationale". Ils sont violemment dispersés aux abords de la Grande Poste. Une quarantaine d’arrestations sont opérées, dont 5 ont été maintenues.

    18 mars 1980

    Visite du wali à Azazga. La population exprime son mécontentement d’une manière violente et le wali a dû s’enfuir. Les écoliers et les lycéens envahissent la rue et s’attaquent à la gendarmerie. Le siège du FLN est saccagé. A Aïn El Hammam (ex-Michelet) les ouvriers manifestent dans la rue leur soutien au mouvement des étudiants et des lycéens. A Drâa El Mizan, les lycéens manifestent. La police fait 70 arrestations. Cent vingt lycéens sont arrêtés après une manifestation dans une autre localité. Des troupes supplémentaires sont amenées dans toutes les casernes des Kabylie.

    20 mars 1980

    Pour la première fois la presse algérienne parle en termes sybillins des manifestations de Tizi-Ouzou dans un article d’El Moudjahid, intitulé "les donneurs de leçons" signé K. B.

    20-26 mars 1980

    Les pétitions de protestation affluent chez les autorités.

    26 mars 1980
    Nouvelle manifestation à Tizi-Ouzou des près d’un millier d’étudiants. La police n’intervient pas.

    30 mars 1980

    Récital d’Aït-Menguellet à la porte de Pantin. Le comité de défense des droits culturels appelle à un rassemblement silencieux devant l’embassade d’Algérie en France.

    6 avril 1980

    Assemblée générale des étudiants à Ihesnawen (Tizi-Ouzou) décidant l’occupation de la salle de reprographie de l’université et appelle à une manifestation pour le 7 avril à Alger.

    7 avril 1980

    10 h du matin. Alger, place du 1er Mai, cinq cents manifestants dont des étudiants et des enseignants se regroupent en milieu de matinée pour réclamer le droit à l’existence pour la culture berbère. Leurs banderoles sont "culture populaire", "liberté d’expression", "le berbère n’est-il pas une langue algérienne ?", "démocratie culturelle". La police intervient dès le départ du cortège qui entonne alors le chant des maquisards "Min djibalina" (de nos montagnes s’est élevée la voix de la liberté). La police réprime sauvagement les manifestants. Près de 200 sont embarqués dans les fourgons à coups de matraque. Parmi les manifestants, on dénombre plusieurs blessés et cinq personnes sont dans le coma. Un manifestant est mort sous les coups de matraque. Une grève est votée à l’université d’Alger. L’université de Tizi-Ouzou est en grève et occupée par les étudiants.

    11 h 30. Meeting à la faculté centrale d’Alger pour décider d’autres marches sur le commissariat central pour protester contre la répression.

    3:00 PM. Rassemblement silencieux devant l’ambassade d’Algérie en France à l’appui du CDDA regroupant un millier de personnes. Une motion devait être remise à l’ambassade. L’ambassadeur a refusé de recevoir la délégation les traitant de non Algériens. Une lettre ouverte au président Chadli a été lancée pour recueillir des signatures.

    Soir. Assemblée générale des étudiants décidant une grève générale illimitée avec occupation des locaux de l’université.

     8 avril 1980

    A Alger, plus d’un millier d’étudiants manifestent aux cris de "A bas la répression", "police assassin", "libérez les détenus", "culture populaire algérienne". Ils entonnent aussi des chants patriotiques. Ils sont énérgiquement refoulés par la police dans l’enceinte universitaire. La manifestation se prolonge pendant plus de deux heures. La plupart des interpellés sont libérés.

    En Kabylie, plusieurs milliers de paysans de Aïn El Hammam et Larbâa Nat Yiraten marchent sur Tizi-Ouzou. L’armée bloque les routes et leur fait rebrousser chemin. La plupart des interpellés de la veille ont étés libérés. Les étudiants de Boumerdès se mettent en grève. Motion de soutien des étudiants et travailleurs de la Fac centrale aux étudiants de Tizi-Ouzou. Mise en place d’un bureau de coordination pour Alger.

    9 avril 1980

    Le mouvement s’étend en Kabylie. Les manifestations de jeunes revendiquant le droit à l’existence pour la culture berbère se multiplient aux Ouadhias, Aït-Yanni, Djemâa-Saaridj, Dellys, Bordj Menaïel, Sidi Aïch, etc. A Sidi Aïch, 9 avril, un concert donné par le chanteur Ferhat (groupe Imazighen Imula) est interdit. Le chanteur est interpellé par la police.

    10 avril 1980

    Contre-manifestation organisée par le parti FLN à Tizi-Ouzou.

    9-15 avril 1980

    Constitution de comités de vigilance et de soutien aux étudiants en grève dans tous les villages de Kabylie.

    11 avril 1980

    Réponse de Mouloud Mammeri à El Moudjahid à propos des "donneurs de leçons" refusée par ce même journal, reprise par le journal Le Matin. Ronéotypé et distribué par les étudiants à la population en Algérie et en France.

    13 avril 1980

    Une délégation d’enseignants de Tizi-Ouzou a été reçue par le ministre de l’enseignement supérieur. Les élèves du lycée Amirouche de Tizi-Ouzou se mettent en grève et occupent l’établissement. Les travailleurs de l’hôpital envoient une motion de soutien aux étudiants grévistes et une lettre au président Chadli demandant l’arrêt de la répression. Un tract attribué au FFS appelle à une grève générale pour le 16 avril.

    15 avril 1980

    Le CDDCA à Paris appelle à une marche pacifique pour le 26 avril devant l’ambassade d’Algérie et le 1er mai à la rue des filles du clavaire à la Bastille. Occupation de l’hôpital de Tizi-Ouzou.

    16 avril 1980

    Grève générale totale en Kabylie. Le chanteur Ferhat du groupe Imazighen Imula est enlevé à Dar El Beida à 14 h 30. Le ministère de l’Enseignement supérieur lance un ultimatum aux étudiants de Tizi-Ouzou pour reprendre les cours le 19 avril. Le soir, réunion conjointe entre travaillleurs de la Sonelec, Sonelgaz, hôpital, étudiants, enseignants, lycéens, Sonitex, et Casoral condamnant la répression et mettant sur pied un comité popualaire de coordination.

     18 avril 1980

    Rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Ottawa et marche symbolique devant le parlement canadien.

    20 avril 1980

    1 h du matin. L’opération Mizrana est declenchée. Les forces de répression envahissent tous les lieux occupés (université, hôpital, usines). Les étudiants surpris dans leur sommeil sont assomées dans leur lit. Les chiens sont lâchés sur les fuyards. Des étudiants sautent des étages de la cité universitaire en slip. Des professeurs sont arrêtées à leur domicile. Tout le personnel de l’hôpital, médecins et infirmiers, est arrêté et remplacé par des médecins militaires. Des rumeurs font état de 32 morts et plusieurs centaines de blessés. Une grève générale spontanée a été declenchée par la population de Tizi-Ouzou, plus aucune enseigne en arabe ne subsiste, ni plaque de rues.

    La Kabylie était coupée du monde. Interdiction d’accès à tout le monde et aux journalistes en particulier.

     21 avril 1980

    Condamnation des 21 d’El-Kseur. Des barricades commencent à s’édifier dans la haute ville et à la gare. Les forces de répression circulent baïonnette au canon. Les nouvelles galeries sont pillées (par provocation ?). Le centre artisanal saccagé, ainsi que la gare routière et la villa de Kharroubi. La population des villages environnants marche sur la ville pour protester contre la répression et les morts.

     22 avril 1980

    Trois journées de grève générale. Des barricades continuent à s’édifier dans la haute ville. Des manifestants parcourent la ville avec des banderoles pour la libération des détenus et l’arrêt de la répression, d’autres proclamant "Imazighen" sont déployées. Les CNS chargent les manifestants dans le dos. De durs combats ont lieu partout dans la ville. Les montagnards redescendent dans la ville et dressent des barricades. Pillage du bureau de l’APS, la SAA, la maison de l’artisanat, le siège du parti, l’hôtel le Balloua, le cinéma Mondial. Grève de solidarité déclenchée à l’hôpital Mustapha (Alger) par le personnel soignant.

     23 avril 1980

    4 ème journée de la grève générale. Des arrestations massives ont lieu partout. Des manifestants venant de Tigzirt-sur-mer affrontent les forces de répression à l’entrée de la ville. De violents affrontements ont lieu également à Draâ Ben Khedda.

     24 avril 1980

    Retour au "calme" progressif, les magasins d’alimentation rouvrent dans l’après-midi. Des affrontements très violents ont lieu entre manifestants (des Ouadhias, de Larbaâ et de Aîn El Hamam) et les forces de répression. Les nouvelles galeries croulent sous l’abondance des marchandises.

     25 avril 1980

    La ville est quadrillée par les forces de répression. La RTA filme les endroits saccagés. 17 h, l’ambassadeur d’Algérie est reçu au quai d’Orsay. 17 h 50 le préfet de police signifie au comité de défense des droits culturels en Algérie, l’interdiction de la marche prévue pour le lendemain.

     26 avril 1980

    Malgré l’enterdiction de la manifestation par le préfet, et pour le "risque de troubles de l’ordre public" le contreordre est lancé par le CDDCA par voie de presse et audiovisuelle, près de 500 personnes sont venues. 400 personnes ont été interpellées par la police et conduites à Vincennes où elle furent fouillées, photographiées et fichées. L’Amicale des Algériens avait "délégué" 200 provocateurs emmenés à Paris par cars et payés à la journée.

     29 avril 1980

    le préfet de Paris interdit la manifestation silencieuse du CDDCA prévue pour le 1er mai pour "risque de trouble de l’ordre public.

     10 mai 1980

    Gala de Matoub Lounès à l’Olympia. Une minute de silence fut observée en signe de solidarité avec le mouvement populaire en Algérie.

     12 mai 1980

    Grève à la Fac d’Alger.

    16 mai 1980

    Une liste de 24 détenus est publiée par El Moudjahid et annonce leur traduction devant la cour de sûreté de l’Etat siégeant à Médéa.

     18 mai 1980

    Grève générale à Tizi-Ouzou suivie massivement par la population à l’exception des Nouvelles Galeries Algériennes.

    19 mai 1980

    Mainfestation de protestation contre la répression à Alger.

     24 mai 1980

    Assemblée générale à la Fac centrale d’Alger agressée par les agents du pouvoir.

     25 mai 1980

    Le CDDCA publie la "lettre ouverte à Chadli" qui a recueilli 3522 signatures.

     3 juin 1980

    Publication de la pétition du Comité international de soutien aux victimes de la répression en Algérie. Mise sur pied par le CDDCA et qui a recuilli 140 signatures de personnalités universitaires et artistiques.

     21 juin 1980

    14 h. Meeting de soutien aux détenus en Algérie, tenu à la Bourse du travail à Paris organisé par le CDDCA et le comité international contre la répression sur les mots d’ordre suivants :

    -Halte à la répression.

    - Libération inconditionnelle et immédiate de tous les détenus.

    - Langues populaires (arabe algérien et berbère) comme langues nationales.

    Ont été invités à participer au meeting toutesl les organisations et personnalités algériennes et françaises. Ont participé celles qui ont souscrit à ces principes.

    - Le CDDCA, l’ASEP, UNEF, LCR, FEN, FO, OCI, FFS, ligues internationales des droits de l’homme. Quant à Djamel Allam et le groupe Djurdura ils ont refusé de répondre à l’appel du CDDCA, Ferhat et Aït Menguelet ont été retenus en Algérie.

     25 juin 1980 

    Journée de soutien aux détenus organisée à Tizi-Ouzou.

    20 h. L’APS annonce la mise en liberté provisoire des 24 détenus de Berrouaghia pour le lendemain.

     26 juin 1980

    Une délégation avec plusieurs voitures part de Tizi-Ouzou pour chercher les détenus qui sont accueillis par Tizi-Ouzou en fête.

    De 1980 à nos jours, en passant par 2001, le cauchemar continue, la Kabylie en particulier est matée jusqu’aux os, parce qu‘elle fait face et résiste à ces ogres de la démocratie et des libertés.


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  • Photos de La wilaya III historique


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  •  Le 5 juillet 1962 l’Algérie fête son indépendance

    L’indépendance de l’Algérie est proclamée le 5 juillet 1962 après 132 ans de colonisation française. Elle a débuté le 14 Juin 1830 avec le débarquement des forces françaises sur la côte de Sidi Fredj.

    Après la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962 et la proclamation du cessez le feu le lendemain, il va falloir moins de quatre mois à l’Algérie pour accéder totalement à son indépendance. L’éxecutif provisoire est mis en place en avril 1962 à Rocher Noir (Boumèrdes), puis le 1er juillet 1962 aura lieu le référendum d’autodétermination : 99.7 % en faveur de l’indépendance. Elle est proclamée le 5 juillet 1962.

         Les évènements de la semaine du 8 juillet 1962

    Le point sur les évènements de la semaine concernant l’ Algérie : le référendum d’autodétermination, l’annonce au Conseil des ministres de l’indépendance de l’Algérie, la nomination de Jean Marcel Jeanneney comme 1er ambassadeur, le départ de Christian Fouchet, les fêtes de l’indépendance, la crise politique et l’exécution en France de Roger Degueldre.


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  • Les accords d'Evian

    DÉCLARATION GÉNÉRALE" DES DEUX DÉLÉGATIONS (18 MARS 1962)

     

     

     Le peuple français a, par le référendum du 8 janvier 1961, reconnu aux Algériens le droit de choisir, par voie d'une consultation au suffrage direct et universel, leur dessin politique par rapport à la République française.

    Les pourparlers qui ont eu lieu à Evian du 7 au 18 mars 1962 entre le gouvernement de la République et le F.L.N. ont abouti à la conclusion suivante :

    Un cessez-le-feu est conclu. Il sera mis fin aux opérations militaires et à la lutte armée sur l'ensemble du territoire algérien le 19 mars,

    Les garanties relatives à la mise en oeuvre de l'autodétermination et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie pendant la période transitoire ont été définies d'un commun accord.

    La formation, à l'issue de l'autodétermination d'un État indépendant et souverain paraissant conforme aux réalités algériennes et, dans ces conditions, la coopéra ion de la France et de l'Algérie répondant aux intérêts des deux pays, le gouvernement français estime avec le F.L.N. que la solution de l'indépendance de l'Algérie en coopération avec la France est celle qui correspond à cette situation. Le gouvernement et le F.L.N. ont donc défini d'un commun accord cette solution dans des déclarations qui seront soumises à l'approbation des électeurs lors du scrutin d'autodétermination.

    I. DE L'ORGANISATION DES POUVOIRS PUBLICS PENDANT LA PERIODE TRANSITOIRE ET DES GARANTIES DE L'AUTODETERMINATION.

    a) La consultation d'autodétermination permettra aux électeurs de faire savoir s'ils veulent que l'Algérie soit indépendante et, dans ce cas, s'ils veulent que la France et l'Algérie coopèrent dans les conditions définies par les présentes déclarations.

    b) Cette consultation aura lieu sur l'ensemble du territoire algérien, c'est-à-dire dans les quinze départements suivants : Alger, Batna, Bône, Constantine, Médéa, Mostaganem, Oasis, Oran, Orléans ville, Saïda, Saoura, Sétif, Tiaret, Tizi-Ouzou, Tlemcen.

    Les résultats des différents bureaux de vote seront totalisés et proclamés pour l'ensemble du territoire.

    c) La liberté et la sincérité de la consultation seront garanties conformément au règlement fixant les conditions de la consultation d'autodétermination.

    d) Jusqu'à l'accomplissement de l'autodétermination, l'organisation des pouvoirs publics en Algérie sera établie conformément au règlement qui accompagne la présente déclaration.

    Il est institué un exécutif provisoire et un tribunal de l'ordre public.

    La République est représentée en Algérie par un haut-commissaire. Ces institutions, et notamment l'exécutif provisoire, seront installées dès l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

    e) Le haut-commissaire sera dépositaire des pouvoirs de la République en Algérie, notamment en matière de défense, de sécurité et de maintien de l'ordre en dernier ressort.

    L'exécutif provisoire sera chargé notamment

    D'assurer la gestion des affaires publiques propres à l'Algérie. Il dirigera l'administration de l'Algérie et aura pour mission de faire accéder les Algériens aux emplois dans les différentes branches de cette administration ;

    - De maintenir l'ordre public. Il disposera, à cet effet, de services de police et d'une force d'ordre placée sous son autorité;

    - De préparer et de mettre en oeuvre l'autodétermination.

    g) Le tribunal de l'ordre public sera composé d'un nombre égal de juges européens et de juges musulmans.

    h) Le plein exercice des libertés individuelles et des libertés publiques sera rétabli dans les plus brefs délais.

    i) Le F.L.N. sera considéré comme une formation politique de caractère légal.

    j) Les personnes internées tant en France qu'en Algérie seront libérées dans un délai maximal de vingt jours à compter du cessez-le-feu.

    k) L'amnistie sera immédiatement proclamée. Les personnes détenues seront libérées.

    1) Les personnes réfugiées à l'étranger pourront rentrer en Algérie. Des commissions siégeant au Maroc et en Tunisie faciliteront ce retour.

    Les personnes regroupées pourront rejoindre leur lieu de résidence habituelle.

    L'exécutif provisoire prendra les premières mesures sociales, économiques et autres destinées à assurer le retour de ces populations à une vie normale.

    m) Le scrutin d'autodétermination aura lieu dans un délai minimal de trois mois et dans un délai maximal de six mois. La date en sera fixée sur proposition de l'Exécutif provisoire dans les deux mois qui suivront l'installation de celui-ci.

    Il. DE L'INDEPENDANCE ET DE LA COOPERATION

    Si la solution d'indépendance et de coopération est adoptée, le contenu des présentes déclarations s'imposera à l'État algérien.

    De l'indépendance de l'Algérie

    L'Etat algérien exercera sa souveraineté pleine et entière à l'intérieur et à l'extérieur.

    Cette souveraineté s'exercera dans tous les domaines notamment la Défense nationale et les Affaires étrangères.

    L'Etat algérien se donnera librement ses propres institutions et choisira le régime politique et social qu'il, jugera le plus conforme à ses intérêts. Sur le plan international, il définira et appliquera en toute souveraineté la politique de son choix.

    L'Etat algérien souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des droits de l'homme et fondera ses institutions sur les principes démocratiques et sur l'égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race, d'origine ou de religion. Il appliquera, notamment, les garanties reconnues aux citoyens de statut civil français.

    Des droits et libertés des personnes et de leurs garanties

    I. Dispositions communes.

    Nul ne pourra faire l'objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d'une discrimination quelconque en raison :

    - D'opinions émises à l'occasion des événements survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination ;

    - D'actes commis à l'occasion des mêmes événements avant le jour de la proclamation du cessez le feu.

    Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien ni empêché d'en sortir.

    II. Dispositions concernant les citoyens français de statut civil de droit commun.

    a) Dans le cadre de la législation algérienne sur la nationalité, la situation légale des citoyens français de statut civil de droit commun est réglée selon les principes suivants.

    Pour une période de trois années à dater du jour de l'autodétermination, les citoyens français de statut civil de droit commun :

    - Nés en Algérie et justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination ;

    - Ou justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination et dont le père ou la mère né en Algérie remplit, ou aurait pu remplir, les conditions pour exercer les droits civiques ;

    - Ou justifiant de vingt années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l'autodétermination, bénéficieront, de plein droit, des droits civiques algériens et seront considérés, de ce fait, comme des nationaux français exerçant les droits civiques algériens.

    Les nationaux français exerçant les droits civiques algériens ne peuvent exercer simultanément les droits civiques français.

    Au terme du délai de trois années susvisé ils acquièrent la nationalité algérienne par une demande d'inscription ou de confirmation de leur inscription sur les listes électorales ; à défaut de cette demande, ils sont admis au bénéfice de la convention d'établissement.

    b) Afin d'assurer, pendant un délai de trois années, aux nationaux français exerçant les droits civiques algériens et à l'issue de ce délai, de façon permanente, aux Algériens de statut civil français, la protection de leur personne et de leurs biens et leur participation régulière à la vie de l'Algérie, les mesures suivantes sont prévues :

    Ils auront une juste et authentique participation aux affaires publiques. Dans les assemblées, leur représentation devra correspondre à leur importance effective. Dans les diverses branches de la fonction publique, ils seront assurés d'une équitable participation.

    Leur participation à la vie municipale à Alger et à Oran fera l'objet de dispositions particulières.

    Leurs droits de propriété seront respectés. Aucune mesure de dépossession ne sera prise à leur encontre sans l'octroi d'une indemnité équitable préalablement fixée.

    Ils recevront les garanties appropriées à leurs particularismes culturels, linguistiques et religieux. Ils conserveront leur statut personnel, qui sera respecté et appliqué par des juridictions algériennes comprenant des magistrats de même statut. Ils utiliseront la langue française au sein des assemblées et dans leurs rapports avec les pouvoirs publics.

    Une association de sauvegarde contribuera à la protection des droits qui leur sont garantis.

    Une cour des garanties, institution de droit interne algérien, sera chargée de veiller au respect de ces droits.

    De la coopération entre la France et l'Algérie

    Les relations entre les deux pays seront fondées, dans le respect mutuel de leur indépendance, sur la réciprocité des avantages et l'intérêt des deux parties.

    L''Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales dans les conditions fixées par les présentes déclarations. En contrepartie, la France accordera à l'Algérie son assistance technique et culturelle et apportera à son développement économique et social une aide financière privilégiée.

    1) Pour une période de trois ans renouvelable, l'aide de la France sera fixée dans des conditions comparables et à un niveau équivalent à ceux des programmes en cours.

    Dans le respect de l'indépendance commerciale et douanière de l'Algérie, les deux pays détermineront les différents domaines où les échanges commerciaux bénéficieront d'un régime préférentiel.

    L'Algérie fera partie de la zone franc. Elle aura sa propre monnaie et ses propres avoirs en devises. Il y aura entre la France et l'Algérie liberté des transferts dans des conditions compatibles avec le développement économique et social de l'Algérie.

    2) Dans les départements actuels des Oasis et de la Saoura, la mise en valeur des richesses du sous-sol aura lieu selon les principes suivants :

    a) La coopération franco- algérienne sera assurée par un organisme technique de coopération saharienne, Cet organisme aura un caractère paritaire. Son rôle sera notamment de développer l'infrastructure nécessaire à l'exploitation du sous-sol, de donner un avis sur les projets de loi et de règlements à caractère minier, d'instruire les demandes relatives à l'octroi des titres miniers ; l'État algérien délivrera les titres miniers et édictera la législation minière en toute souveraineté.

    b) Les intérêts français seront assurés notamment par

    - L'exercice, suivant les règles du code pétrolier saharien, tel qu'il existe actuellement, des droits attachés aux titres miniers délivrés par la France ;

    - La préférence, à égalité d'offre, aux sociétés françaises dans l'octroi de nouveaux permis miniers, selon les modalités prévues par la législation minière algérienne ;

    - Le paiement en francs français des hydrocarbures sahariens à concurrence des besoins d'approvisionnement de la France et des autres pays de la zone franc.

    3) La France et l'Algérie développeront leurs relations culturelles.

    Chaque pays pourra créer sur le territoire de l'autre un office universitaire et culturel, dont les établissements seront ouverts à tous.

    La France apportera son aide à la formation de techniciens algériens.

    Des personnels français, notamment des enseignants et des techniciens, seront mis à la disposition du gouvernement algérien par accord entre les deux pays.

     

     

    III. DU RÈGLEMENT DES QUESTIONS MILITAIRES

    Si la solution d'indépendance de l'Algérie et de coopération entre l'Algérie et la France est adoptée, les questions militaires seront réglées selon les principes suivants :

    - Les forces françaises, dont les effectifs auront été progressivement réduits à partir du cessez-le-feu, se retireront des frontières de l'Algérie au moment de l'accomplissement de l'autodétermination ; leurs effectifs seront ramenés, dans un délai de douze mois à compter de l'autodétermination, à quatre-vingt mille hommes ; le rapatriement de ces effectifs devra avoir été réalisé à l'expiration d'un second délai de vingt-quatre mois. Des installations militaires seront corrélativement dégagées ;

    - L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers El-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays ;

    - L'Algérie concède également à la France l'utilisation de certains aérodromes, terrains, sites et installations militaires qui lui sont nécessaires.

    IV. DU RÈGLEMENT DES LITIGES

    La France et l'Algérie résoudront les différends qui viendraient à surgir entre elles par des moyens de règlement pacifique. Elles auront recours soit à la conciliation, soit à l'arbitrage. A défaut d'accord sur ces procédures, chacun des deux États pourra saisir directement la Cour internationale de justice.

    V. DES CONSEQUENCES DE L'AUTODETERMINATION

    Dès l'annonce officielle prévue à l'article 27 du règlement de l'autodétermination, les actes correspondant à ces résultats seront établis.

    Si la solution d'indépendance et de coopération est adoptée

    - l'indépendance de l'Algérie sera immédiatement reconnue par la France

    - les transferts de compétence seront aussitôt réalisés ;

    - les règles énoncées par la présente déclaration générale et les déclarations jointes entreront en même temps en vigueur.


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  • ’La thèse de l’Algérie algérienne face l’Arabo-islamisme’’

    Introduction :

    Je vous présente une modeste contribution à l’écriture de l’histoire du mouvement nationaliste algérien, portant impérativement su la crise dite ‘’ Berbériste’’, de 1949. Mon propos repose essentiellement sur la lecture enrichissante de l’ouvrage intitulé « La "crise berbériste" de 1949, un conflit à plusieurs faces », écrit par Amar Ouerdane, politologue canadien d’origine algérienne. Ainsi que trois témoignages de Sadek Hadjrès, médecin praticien, chercheur en géopolitique, militant du PPA et premier Secrétaire du PAGS de Ali Yahia Abdenour, avocat, président de la LADDH, et de Hocine Benhamza, docteur en sciences économiques de l’université de Paris et militant au sein du PPA.

    Mon étude servira peut être à fournir des réponses aux raisons qui ont provoqué et alimenté les événements d’avril 2001 en Kabylie, région berbérophone d’Algérie. Et pourquoi le régime algérien répond-il si violemment en assassinant les manifestants et blessés des milliers parmi eux ? Il s’agit aussi de décrypter les assises idéologiques sur lesquels s’appuient les régimes successifs algériens, pour nier la réalité berbère de l’Algérie. Au-delà, nous précisons que la revendication berbère n’est nullement de nature nationale ou séparatiste, mais plutôt d’essence démocratique. À titre d’exemple, la révolte d’avril 1980 en Kabylie, connue sous le vocable ‘’Printemps berbère’’ ou ‘’Tafsut Imazighen’’ constitue une réponse à la tromperie par le gouvernement des contestations culturelles en Algérie. Elle a contredit de nombreux stratèges politiques et analystes universitaires à la solde d’un pouvoir négateur, qui avaient voulu démontrer l’existence d’une seule et unique contradiction : la culture arabo-islamique et la culture française. Le soulèvement des citoyens de 1980, impose la reconnaissance d’une autre contradiction fondamentale, laquelle se dresse entre la population berbérophone et la bourgeoisie dominante, en terme plus clair les bénéficiaires d’une révolution populaire détournée.

    Nature du conflit

    Il s’agit plus précisément de deux thèses sur la fondation de la nation algérienne : Arabo Islamisme d’une part et des tenants de la thèse de l’Algérie algérienne d’autre part, avec sa dimension berbère et moderniste, s’entredéchirant au sein du mouvement nationaliste dirigé par Messali Hadj.

    L’Arabo Islamisme

    Messali Hadj, patron du PPA au caractère centralisateur, portait en lui l’organisation nationaliste en luttant pour l’indépendance. Mais il tend à gommer tous les particularismes, en puisant ses thèses et ses idées d’un mouvement baathiste (de Baath : Renaissance en arabe), parti politique au pouvoir en Irak et Syrie depuis les années 1960. Il fut créé à Damas dans les années 40 par le chrétien Michel Aflak et le musulman sunnite Salah Al Din Bitar. Le Baath devient l’une des principales expressions du nationalisme arabe révolutionnaire. L’unité arabe avant tout, dans sa doctrine. Que les peuples arabes forment une seule nation aspirant à constituer un Etat et à jouer un rôle spécial dans le monde. De sensibilité laïque, le Baath admet cependant le rôle que l’Islam a joué dans l’arabisme et encourage le socialisme. Il est aussi en faveur d’une démocratie pluraliste et d’élections libres. Toutefois, le père du mouvement nationaliste algérien, n’a retenu ni les principes de laïcité, ni les sensibilités populaires, telle la berbérité, la démocratie pluraliste et moins encore les élections libres.

    Messali était aussi sous la houlette de Chekib Arslane, un émir oriental qui s’imposera comme son tuteur et l’entraînera vers l’identitarisme religieux. En considérant l’arabisme et l’islamisme de l’époque comme des ferments nationalistes. Ce mouvement nationaliste est responsable de la réorientation du nationalisme radical de l’ENA, vers un nationalisme moins marqué par les philosophies des Lumières, et par les esprits libéraux, qui fondèrent les déclarations des droits de la citoyenneté depuis le XVIIIe siècle.

    L’Algérie Algérienne

    Ceci étant, la négation de la dimension berbère : identité, culture, langue… se fait au profit d’une définition arabo-islamique de la nation algérienne, socle d’une idéologie à caractère national, populiste, dont les fondements se situent dans le panarabisme. La régression s’accélère et s’approfondie avec la montée de cette idéologie, synonyme d’apartheid, fascisme et racisme. Aujourd’hui, on peut l’affermir et sans crainte de se tromper que l’arabo-islamisme fait le lit du terrorisme. La prédominance exclusive de la vulgate arabo-islamiste exclue l’entité Amazighe sur le terrain politique et social. On reproche à la thèse Algérie algérienne qui remet en cause le concept de l’Arabo islamisme par le fait qu’elle a éclaté en France, chez les cadres de l’immigration, et qui n’a pas touché les militants d’Algérie, pas même en Kabylie, région pourtant particulièrement concernée. Car en France, il y a l’hypothèse des effets d’influence de la société française (laïcité, position des jeunes intellectuels berbères en France, en rupture avec les coutumes religieuses et les traditions familiales, volonté de sortir d’un nationalisme jugé trop étroit pour l’intégration plus grande aux luttes sociales en France). Peu importe, après la défaite politique des auteurs de la thèse Algérie algérienne devant la direction du PPA, qui n’est pas d’ailleurs la conséquence de la faiblesse de leur proposition, mais celle de la fragilité d’une Algérie colonisée, désorganisée, aliénée, pauvre culturellement, incapable de vivre pour elle-même et de se doter d’une identité structurante propre. En tout état de cause, l’Algérie algérienne était et demeure une élaboration généreuse, authentique, incarnant totalement la dimension qu’elle veut porter. Un demi-siècle après l’indépendance du pays, les tentatives d’un combat inéluctable, pour mener le projet à bon port continue toujours avec de nouvelles forces.

    Emergence du concept Algérie algérienne Débuts de la crise

    En 1926 : Fondation, à Paris, de l’Etoile nord-africaine, dirigée par Messali Hadj. Son objectif : l’indépendance de l’Algérie. Accusée de propagande subversive, elle est interdite en 1929. A cette époque, deux figures importantes, émergent du premier mouvement nationaliste : Amar Imache et Radjeff Belkacem, nés en Kabylie. Reconstituée en 1933, l’Etoile nord-africaine est à nouveau dissoute. Messali Hadj fonde, à Alger, le Parti du peuple algérien.

    Après diverses péripéties, en 1945 : Mohand Idir Ait Amrane, étudiant au lycée de Ben-Aknoun, compose le premier chant patriotique en berbère moderne, intitulé "Ekker a mmis umazigh" (debout fils d’Amazigh). Il y évoque les illustres fondateurs de la nation algérienne : Massinissa, Jugurtha, Kahina... Ouali Bennai, membre de la Direction de la Grande Kabylie du PPA, est désigné agent de liaison du Parti avec les étudiants du lycée de Ben-Aknoun, à majorité berbérophone, originaires de Grande Kabylie.

    En 1946 : Amar Kilellil, effectue une tournée en Grande Kabylie, les militants dont Amar Ould-Hamouda, Mohand Amokrane Khelifati, Ali Laimèche et Hocine Aït Ahmed, exposent le problème identitaire berbère. Ils demandent qu’un débat soit entamé sur la question. Ils chargent Khellil de transmettre à la Direction leur demande d’avoir des " voix aux délibérations et aux décisions du Parti".

    Promotion des militants Kabyles (Berbéristes) au PPA

    En 1947 : A l’issue du premier congrès du PPA/MTLD, quatre cadres de la Kabylie, animateurs du mouvement dit berbériste, font leur entrée au Comité central du Parti : Omar Oussedik devient adjoint de Ahmed Bouda, Amar Ould-Hamouda devient haut cadre de l’O.S., Hocine Aït-Ahmed devient chef national de l’O.S., et Ouali Bennai responsable du parti en Kabylie.

    "Le message de Yougourtha", ouvrage de Mohand-Chérif Sahli est diffusé par l’Union Démocratique du Manifeste algérien (UDMA) de Ferhat Abbas. Il est en même temps saboté par le MTLD.

    Réunion des Berbéristes initiée par Ouali Bennai En 1948 : Ouali Bennai invite, en secret de la direction du PPA/MTLD une quinzaine de militants berbéristes et militants du PPA/MTLD à un séminaire bloqué. Sont présents : Ouali Bennai, Amar Ould-Hamouda, Mohand Idir Ait Amrane, Said Ali Yahia, Said Oubouzar, Mohand Cid Ali Yahia dit Rachid, Sadek Hadjeres... Deux points essentiels sont à l’ordre du jour : 1- Condamner la politique réformiste du MTLD 2- Introduire la dimension berbère dans l’organisation de la future Algérie indépendante. Un rapport est écrit et remis à Ouali Bennai pour l’exposer devant le Comité central du Parti. Mohand Idir Ait-Amrane est chargé par ses camarades, à la fin de la réunion, de rencontrer Mouloud Mammeri pour un éventuel travail sur la langue berbère. En 1948 : Le MTLD diffuse une brochure de 50 pages intitulée : "Mémorandum à l’O.N.U.", qui s’ouvre par : " La nation algérienne, arabe et musulmane, existe depuis le VIIeme siècle". Il occulte, de ce fait, la composante berbère de l’Algérie. Ce document a soulevé, à l’époque, une indignation et un climat de mécontentement, de méfiance et de rejet chez les militants berbéristes.

    La Crise Berbériste éclate

    En 1949 : Ali Yahia Cid dit Rachid, étudiant en droit à Paris et membre du Comité directeur de la Fédération de France du PPA/MTLD, réussit à faire voter une motion dénonçant le mythe d’une Algérie arabo-islamique et défend la thèse de l’Algérie algérienne. Elle est acceptée à une majorité écrasante : 28 voix sur 32.

    Embarek Fillali, le rouleau compresseur

    Juste après ce vote, la Direction du PPA/MTLD, sentant une prise en main de la Fédération de France par les militants de l’Algérie algérienne, donne l’instruction à Embarek Fillali, représentant à Paris, d’organiser un commando pour reprendre de force les locaux de la Fédération. Au même moment, Radjeff Belkacem, membre du conseil de la Fédération de France, originaire de Kabylie, réunit le Comité fédéral constitué de 25 membres et fait voter une motion : " Condamnation de la déviation politique du Comité Fédéral". Elle recueille 12 voix pour et 13 voix contre. Suite à ce résultat, Radjeff se réunit avec quelques militants dont le Dr Chawki Mostefai et Sadok Saidi, originaires de Kabylie eux aussi, dépêchés par la Direction d’Alger pour régler le problème et "récupérer" la Fédération des mains des "scissionnistes". Ils décident ensemble d’organiser des groupes d’autodéfense contre les berbéristes.

    Arrestation des militants de l’Algérie algérienne

    De Paris, Ali Yahia Rachid, sentant le danger, suite à l’intervention de la Direction d’Alger, lance un appel à Ouali Bennai pour l’aider. Ce dernier, en voulant se rendre à Marseille, est arrêté par la police. Ensuite suivie par l’arrestation de plusieurs cadres de la Kabylie Omar Boudaoud, un des responsables de l’O.S en Kabylie, Said Oubouzar, responsable politique de la région de Tizi-Ouzou, Amar Ould Hamouda, un des responsables de l’O.S, Oussedik, adjoint d’Ahmed Bouda. Ces hauts responsables du Parti sont accusés de berbérisme, de régionalisme et d’anti-nationalisme par la Direction du PPA/MTLD.

    Riposte des Berbéristes par la voix pacifique

    En 1949 : Vingt-deux (22) responsables de la Kabylie se réunissent dans la région d’Azazga. Toute la Kabylie y est représentée, pour débattre du problème du berbérisme et essayer de débloquer la situation. Un rapport rédigé par Saïd Ali Yahia (étudiant) devait être remis à Messali Hadj par une délégation composée de trois membres Abdelkader Ait Sidi Aissa, Cheikh Mohand Ouameur et Messaoud Oulamara. Sous le pseudonyme d’Idir El-Watani, trois étudiants : Sadek Hadjeres, étudiant en médecine, Mabrok Belhocine et Yahia Henine, étudiants en droit et membres de la commission de rédaction du journal El Maghreb El-Arabi, diffusent une brochure intitulée "L’Algérie Libre vivra" au sein du PPA/MTLD. Ce, pour "faire connaître les conceptions du courant de rénovation et démontrer la fausseté de l’accusation de berbérisme". Ils y développent notamment le concept de "nation". Pour les auteurs de la brochure, "la nation ne suppose obligatoirement ni communauté de race, ni de religion, ni de langue". Elle est basée sur quatre éléments indispensables : "le territoire, l’économie, le caractère national qui se traduit dans le mode de vie, la mentalité et la culture, le culte d’un même passé et le souci d’un même avenir". En réponse aux tenants de l’arabisme, ils expliquent que "l’existence en Algérie de deux langues parlées (référence aux langues arabes et berbère) n’empêche pas du tout la compréhension mutuelle des éléments qui les parlent". Au contraire "la diversité, loin de nuire, est (...) complémentaire et une source de richesses". Ils montrent l’existence d’une Algérie antérieure à l’Islam et plusieurs fois millénaire et complètent l’hypothèse de Messali qui limite l’histoire de l’Algérie au VIIeme siècle.

    Violence et mise au point à la presse sur le P.P.K

    En 1949 : Ferhat Ali, militant du PPA/MTLD à Tizi-Rached est atteint d’une balle de pistolet, tirée par Krim Belkacem accompagné de Hanafi Fernane et de Akli Djeffel, restés solidaires de la direction du Parti, après la crise de la Fédération de France. Ferhat Ali "refuse de se soumettre au diktat des chefs écartant l’ancienne équipe dirigeante en Kabylie". Le lendemain, l"’Echo d’Alger", quotidien colonialiste, profitant de l’incident, publie un article sous le titre "Des membres dissidents du PPA veulent créer le P.P.Kabyle...", déclaration présumée de Ferhat Ali. Après la lecture de l’article de presse, le groupe des étudiants berbéro nationalistes décide de dépêcher Ali Yahia Saïd et un autre militant auprès de Ferhat Ali pour lui faire signer une mise au point infirmant la déclaration de "l’Echo d’Alger’’. Cette mise au point est publiée par "Alger Républicain" après le refus de "l’Echo d’Alger" de la publier. Il y est déclaré qu’ « il n’a jamais existé et il n’existera jamais de "P. P. Kabyle", pour la bonne raison qu’il n’y a qu’un peuple algérien dont les éléments, quoique d’origine ou de langues différentes, vivent fraternellement unis dans une même volonté de libération nationale".

    L’épuration systématique et M.R.B

    Après la récupération des locaux du Parti à Paris par Chawki Mostefai, Belkacem Radjeff, Sadok Saidi et Embarek Fillali, " une explication générale eut lieu à Alger à la Medersa "Er-Rached" en présence de tous les responsables du Parti. Les principaux dirigeants du Mouvement berbère, à l’exception d’Ait Ahmed, parce qu’il était recherché par la police, furent exclus du PPA". En 1949 : De prison, Ouali Bennai, voulant connaître la façon dont se déroulaient les événements politiques, envoie une lettre à Said Ali Yahia, que Maître Abderrahmane Kiouane, avocat du parti, devait lui remettre. Il lui demande : "que devient le M.R.B ?". Cette lettre, lue et photographiée par la direction du Parti, est distribuée à toutes les cellules du PPA/MTLD. Elle est, pour la direction, une preuve incontestable de la présence d’une organisation secrète, dite "Mouvement révolutionnaire berbère’’ mise sur pied par Bennai. Elle déclenche en fait une campagne anti-berbère. Elle sert à condamner le berbérisme avec une ardeur et un acharnement jamais connus. Des délégués itinérants sont envoyés par la Direction du (PPA/MTLD) à toutes les cellules d’Algérie. Leur mission est de faire condamner le "berbérisme". Leur preuve, la lettre envoyée de prison par Bennai. Pour l’envoyé à Tiaret, les "berbéristes" "étaient des alliés objectifs du colonialisme". Ces incidents n’ont pas touché seulement les berbéro nationalistes mais aussi les militants arabophones qui soutenaient le concept de l’Algérie algérienne et qui sont en majorité originaires de l’Oranie. Belaid Ait Medri, agent de liaison de Kabylie est remplacé par Fernane Hanafi. En 1949 : Le Comité Central du MTLD convoque Messaoud Oulamara à Alger pour discuter du problème "berbériste". Il est accompagné de Laifa Ait Waban et Salem Ait Mohand. Ils sont reçus par Mustapha Ferroukhi, Rabah Bitat, Ahmed Bouda et Hocine Lahouel (secrétaire général du MTLD). Ce dernier accuse "à tort et à travers les ennemis du pays, sans les nommer, les agitateurs et les malhonnêtes". Messaoud Oulamara répond que Messali s’avère "le principal responsable de la pagaille" que vit le Parti.

    Liquidation physique et censure et dissolution

    1952 : Liquidation physique de Ali Rabia alias Azzoug, chef de zone du MTLD à Makouda en Kabylie, pour "berbérisme" sur ordre de Belkacem Krim. Le spectre des liquidations des berbéristes est ainsi inauguré. Plusieurs militants de la cause nationale seront assassinés par les leurs. En 1953 : Le PPA/MTLD, par le biais de son organe de presse "L’Algérie libre", dénonce la pièce de théâtre de Abdellah Nakil intitulée "El-Kahina". La pièce mise en scène le 27 novembre 1953 par Mustapha Kateb, retrace l’histoire de l’invasion arabe et la résistance des Berbères sous la conduite de Kahina, reine des Aurès. Mars 1954 : Une association culturelle dénommée ’’Tiwizi I Tmazight" (entraide pour tamazight) est fondée à Paris par un groupe de militants berbéro nationalistes dont Ali Boudaoud, Hocine Heroui, Mohand Amokrane Haddag, Mohand Amokrane Khelifati... Son objectif est le développement de la langue berbère. Une revue qui porte le même nom est éditée par l’association. Cette association se dissout sans raison, après le déclenchement du 1er Novembre 1954 et ses membres rejoindront en bloc le Front de Libération Nationale.

    Témoignages :

    Sadek Hadjerès au Kabyle.Com Médecin praticien et chercheur en géopolitique dans les années 90, militant du PPA, président de l’AEMAN en 1950, membre du Bureau politique du PCA pendant a guerre et premier Secrétaire du PAGS de 1966 à 1990. « Des responsables politiques ou des commentateurs défenseurs ardents de la place de la berbérité dans la nation, se sont interrogés (d’autres ont avancé des certitudes tranchantes) quant au bien-fondé de la décision des démocrates contestataires au début des années 50, de mettre en veilleuse l’aspect politique de la revendication culturelle berbère. Au total le groupe qui a tenté un effort d’édification démocratique du PPA avait pris date en 49 sur le problème de la conception de la nation et de la politique culturelle. Quant au domaine proprement politique, puisque le débat n’a pu avoir lieu, il n’était pas parvenu à faire prévaloir les conceptions démocratiques telles qu’il les avait exposées dans la brochure éditée, avec les mérites et les limites qui étaient celles de l’époque et celles aussi d’un groupe numériquement et sociologiquement restreint. Je pense que ce fut un manque à gagner regrettable pour l’ensemble du mouvement national. Du moins la quasi-totalité de ses membres, dans leur diversité idéologique, sont restés irréprochables et fidèles à leur engagement national. Ils ont poursuivi leur combat unitaire au sein des diverses formations combattantes et politiques du mouvement de libération, continuant à entretenir et mettre en oeuvre l’esprit démocratique et de progrès social qui les animait au cours de cette crise. » Ali Yahia Abdenour à la Nouvelle République, 4 novembre 2004 Avocat, Président de la LADDH, militant du PPA. « Prenons l’exemple de Krim Belkacem qui était un petit responsable de la Kabylie. Quand il y a eu la crise de 1949, il était venu à Tizi Ouzou et plus précisément à Tizi Rached où il a tiré lui-même sur un militant. Ce dernier était venu avec mon frère le pharmacien dans la région pour tenir une réunion et dire que nous voulons une Algérie algérienne. Moi-même j’ai rencontré Krim au marché hebdomadaire au lendemain de cet acte, et il m’a dit que s’il avait trouvé mon frère, il l’aurait tué. Il y a eu aussi l’arrestation des membres du comité central Ouali Benaï et Ould Hamouda, ce qui a causé la rupture totale. Quand je suis allé à Tunis, j’ai rencontré Benkhedda à qui j’ai demandé pourquoi avoir condamné et exécuté Benaï Ouali, il m’a dit vous voulez encore revenir à cette histoire de 49 au berbérisme. Il y a donc eu des séquelles très graves qui sont restées même après l’indépendance jusqu’au printemps 1980. En 1961, à ma sortie du camp zéro, j’ai été invité par Krim à me rendre à Tunis. Ce dernier m’a dit : « C’est maintenant que j’ai compris qu’un Kabyle ne serait jamais président du GPRA. » A l’époque, on lui a préféré Ferhat Abbas, alors que Krim était plus qualifié sur le plan militaire. Même Abane Ramdane était contre le berbérisme. Il me reprochait toujours d’être berbériste et pourtant c’est lui qu’on a décrit comme berbériste après et exécuté. Il y avait donc une situation très difficile avant et après 1954. » Interview de Hocine Benhamza, le 28 janvier 2004, sur radio Campus Lille par Anzar. Hocine Benhamza est docteur en sciences économiques de l’université de Paris, militant au sein du PPA, ancien détenu politique pendant la guerre d’Algérie. Il a côtoyé les chefs historiques, mais aussi la première académie berbère. Aujourd’hui retraité, il est écrivain, fondateur de l’association africaine de libre pensée et militant au sein de l’union des forces de contestation algérienne.

    « A la fédération de France du MTLD, il y avait 32 membres dont 28 à l’initiative de Rachid Ali Yahya, étudiant, et sous l’impulsion de militants kabyles notamment Benaï Ouali, Ferah Ali, Oubouzar et d’autres, disaient « nous nous battons pour la démocratie, la laïcité, l’indépendance et pour une Algérie algérienne ». Messali et ses partisans, y compris ceux du comité central, disaient « l’Algérie est un pays arabe. Elle doit se tourner vers les pays du proche orient, devenir une composante de la nation arabe. L’Algérie est un pays musulman, il faut promouvoir la religion musulmane ». Et les responsables kabyles même ceux faisant partie de l’O.S, disaient « oui, aux revendications berbères mais pas de façon prématuré, il faut d’abord obtenir l’indépendance avant de poser le problème berbère ». Suite à toutes ces divergences, le mouvement berbère de base n’a pas été suivi et, c’est un point à vérifier. »

    Qu’est-ce qu’il en est aujourd’hui ? L’Algérie Algérienne

    A défaut d’imprimer l’identité berbère aux textes fondamentaux du mouvement nationaliste, indépendantiste…PPA, MTLD, UDMA, puis FLN, les militants de la thèse Algérie algérienne ont tenté à différentes périodes de l’histoire de contribuer aux documents fondamentaux édifiant la nation algérienne : La Plateforme de la Soummam 1956, La Charte de Tripoli 19962, la Charte d’Alger 1964, la Charte Nationale, les différentes Constitutions…intégrant la dimension berbère. Hélas, ces auteurs visionnaires, militants, s’ils ne sont pas tués, ils sont emprisonnés ou poussés à l’exil. Ce n’est qu’en 1980, la revendication berbère avec l’adhésion de toutes les couches sociales a investi la rue, après le refus par les autorités de la tenue d’une conférence de Mouloud Mammeri, écrivain, chercheur, linguiste… sur la poésie ancienne kabyle. Le MCB, le mouvement associatif, les ligues des Droits de l’Homme, l’Amnesty Internationale font la revendication berbère leur cheval de bataille. Sans parler de l’Académie Berbère, des sites Web, des radios associatives, de la BRTV et divers relais de la diaspora berbère. Les partis démocratiques à l’ouverture du processus démocratiques en 1989, juste après la révolte populaire du 5 octobre 1988 (plus de 500 jeunes ont trouvé la mort) ont intégré la revendication dans leur projet de société, à l’instar du FFS, RCD principalement. A des degrés moindres le PT, le PST, le PC… Puis le mouvement des comités de village après la révolte de 2001, rédigeant la plateforme d’Elkseur. Ainsi que le MAK, et des petits partis naissant.

    L’Arabo Islamisme

    Quant à l’Arabo Islamisme, il a évolué et pénétré les Oulémas, le parti FLN. Il est devenu l’idéologie des militaires qui ont pris le pouvoir, en renversant le GPRA, le coup d’état de 1965. Ben Bella n’a-t-il pas dit « Nous sommes des arabes, trois fois ! » pour faire de beaux yeux à l’Egypte officielle. Laquelle a envoyé des frères musulmans, adeptes de Ahmed El Bana, chef du parti des Frères Musulmans, grand-père de Tarek Ramadan, dans le cadre de la coopération panarabe pour arabiser et islamiser l’école algérienne. Maintenant on connaît le résultat. Une jeunesse triplement analphabète, sans repères, sans idéal… Une jeunesse qui a gonflé les groupes de terroristes, en se donnant comme kamikazes. A l’ouverture du processus démocratique, l’idéologie arabo islamiste a nourri et investi les partis islamistes modérés ou radicaux : FIS, HAMA, NAHDHA et les groupes terroristes : GIA, MIA, Hidjra, GSPC.

    Aujourd’hui, le président A. Bouteflika impose un Référendum pour l’officialisation de la langue berbère. La thèse arabo islamiste est encore de rigueur.


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  • De par sa position stratégique au carrefour de l’Afrique et de la Méditerranée, l’Algérie, située au Centre du Maghreb, a vu de nombreuses civilisations se succéder sur son territoire.

    Les premiers indices de la présence humaine en Algérie remontent à plus d’un million d’années (homme de Ain hanech). Les premiers habitants berbères vivaient d’agriculture, de pastoralisme et de chasse.

    Environ 800 ans avant J.C, les Phéniciens fondèrent de nombreux comptoirs sur la côte algérienne.


    Pendant les guerres puniques qui ont opposé Carthage à Rome, le roi berbère Massinissa, s’est emparé de Cirta (l’actuelle Constantine) dont il fit sa capitale. Le mausolée d’El Khroub témoigne aujourd’hui de la splendeur de cette époque.

    Après la révolte de Jugurtha, petit fils du roi Massinissa, son royaume se morcela et malgré sa farouche résistance contre Rome ,la Numidie, tombée entre les mains des romains, devint le grenier à blé de l’empire pendant des siècles.


    De cette période restent comme témoignages de nombreux vestiges archéologiques parmi lesquels on peut citer Djemila, Timgad,Tipaza …

    Dès 432, les Vandales sous le commandement de Jenseric, déferlèrent sur le territoire numide .Ils furent à leur tour, mis en déroute par les Byzantins en 533.

    En 647, les Arabes, commandés par Okba Ibn Nafaa compagnon du Prophète, s’établirent sous l’étendard de l’Islam, en Algérie. Les tribus berbères adoptèrent l’Islam massivement et contribuèrent largement à son expansion et à son rayonnement jusqu’en Andalousie.

    Plusieurs dynasties ,les Rostomides (776-909), les Fatimides (908-972),les Zirides(972-1148) les Hammadites(1007-1152), les Almoravides(1052-1147), les Almohades(1147-1269) les Zianides (1235-1554)… furent parmi les royaumes qu’a connus l’Algérie entre les VIIIème et XVIème siècles.

    Les royautés qui gouvernaient l’Algérie, affaiblies par d’incessantes attaques espagnoles, ont fini par faire appel, en début du XVIème siècle, en 1514, aux frères Aroudj et kheir Eddine Barberousse. Ces derniers, mandatés par le sultan de Constantinople ont contribué à chasser les espagnols des côtes algériennes. En 1587 l’Algérie devient régence ottomane jouissant, cependant, d’une large autonomie.

    En 1830, débuta la colonisation française. Depuis cette date jusqu’au déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954, la puissance coloniale a dû faire face à la résistance du peuple algérien. L’indépendance de l’Algérie fut proclamée le 05 juillet 1962.


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