• Projet pour l’autonomie de la Kabylie (PAK)

    Je rand hommage  au courage et ce sang verser  pour la liberté 
    
    Je me souviens de ce jour du 28 septembre 1958, j’avais 9 ans,
     D’un coté on a rassemblé les femmes et les enfants et de l’autre coté on a réuni
    les hommes pour qu’ils aillent voter. 
    Il y a une image figée dans ma mémoire et qui
     ne s’effacera jamais jusqu’à la fin de
    ma vie.
    Lorsque les rafales de mitraillettes raisonnèrent au  milieu de la foule,  ma
    grand-mère tenait  
    Dans  sa main gauche ma cousine et moi-même dans  sa  main droite. 
    Dans la cohue nous sommes  tombés. 
    En nous relevant de notre chute, ma cousine et moi avions interverti nos 
    Places  auprès de notre grand-mère.  
    A peine une poignée de secondes plus tard ma cousine retourne pour aller rejoindre
    sa mère,  s’effondra d’une balle en plein coeur à 
    la place qui était la mienne avant no
    tre chute, elle avez quinze ans le bourgeons de
    la jeunesse. 
    Suite à cela je me suis séparé de ma grand-mère ce n’est que quelques minutes plus
    tard avec le retour d’un semblant de calme que j’ai pu rejoindre ma mère. 
    C’est alors seulement qu’elle me fit remarquer que ma jambe droite été ensanglantée.
    Ce ne sera heureusement qu’une légère blessure.
    Par ailleurs ce triste jour qui vit la mort de plusieurs membres du village, me
    marqua également par le choc d’une jeune fille éventrée par une rafale de
    mitraillette. Sa mère s’efforçait de lui retenir les organes qui sortaient de sa
    plaie béante à l’abdomen pensant la sauver ainsi mais en vain. Il y eut aussi la
    décapitation d’un nourrisson mort avec sa mère qui ne quittera jamais mon esprit.
    
    

     

    Projet pour l’autonomie de la Kabylie (PAK)

    Aït Lounes Mokrane
    

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  •  

    Le 19 septembre 1958, a été proclamé le GPRA…..

    Cette proclamation faite au nom d'un peuple qui lutte depuis quatre ans pour le recouvrement de son indépendance a ressuscité l'Etat Algérien que l'occupation militaire avait absorbé en 1830 et gommé de manière dure, injuste de la carte politique d'Afrique du Nord….

    Ainsi prend fin la pire opération de spoliation qui a eu lieu au cours du siècle passé et qui a voulu dépouiller le peuple de sa nationalité, changer le cours de son histoire, le priver des tous les moyens de vivre et le réduire à un ensemble d'individus atomisés. 

    Ainsi s'achève également la longue nuit, la nuit des mythes et légendes et s'achève enfin l'ère du mépris, de l'asservissement et de l'esclavage….

    Ce peuple vient de passer quatre années dans le champ de la lutte, résistant devant une des plus imposantes puissances militaires dans le monde. Plus de six cents mille de ses enfants sont tombés en martyrs au champ de l'honneur et de la dignité, arrosant de leur sang la longue route vers la liberté et la gloire. La France avait jeté ce peuple en pâture aux despotes colonialistes et aux chefs militaires qui perfectionnaient chaque jour les méthodes de torture et d'assassinat. Mais en dépit de ses douleurs et des milliers des victimes, il a continué à résister, fermement convaincu que l'heure de la liberté sonnera sans conteste…..

    Malgré ses moyens limités, l'armée de libération nationale combat – et la victoire est son alliée - une armée française qui a été équipée des moyens les plus modernes dans le domaine de l'artillerie, de l'aviation et de la marine.

    Le Gouvernement provisoire de la république algérienne réitère son engagement de demeurer entièrement fidèle à toutes les valeurs suprêmes pour lesquelles les sacrifices les plus précieux ont été consentis: la liberté, la justice et la libération sociale…

    Le GPRA issu de la volonté du peuple a conscience, de ce côté-là de toutes ses responsabilités et il les assumera entièrement, le premier de ces devoirs étant de guider le peuple et l'armée jusqu'à l'avènement de la libération nationale…..

    Le peuple algérien est un peuple pacifique et il n'a pris les armes que contraint par les colonialistes et après avoir épuisé tous les moyens pacifiques de recouvrer sa liberté et son indépendance…le mythe de l'Algérie française et la légende de l'assimilation ne sont que les fruits de la politique de la force et de la violence.

    L'Algérie n'est pas la France et le peuple algérien n'est pas français et les tentatives de la France d'asservir l'Algérie est une opération stérile et un crime condamné par la Charte des Nations-Unies.

    L'Algérie combattante exprime ses remerciements à tous les pays réunis au Congrès de Bandoeng de même qu'elle  renouvelle sa gratitude pour leur aide matérielle et leur soutien moral…Quant au GPRA, il se déclare prêt à négocier…et le GPRA a enregistré avec satisfaction depuis sa création de nombreuses reconnaissances par certains pays auxquels il exprime ses vifs remerciements pour cela et il y a d'autres états qui vont le reconnaître prochainement…

    Pour terminer cette déclaration, nous voulons mentionner que la poursuite de la guerre en Algérie constitue une menace permanente pour la paix mondiale et nous en appelons à tous,  individus et gouvernements pour joindre leurs efforts aux nôtres afin de mettre un terme à cette guerre qui est une tentative de néocolonialisme.

    Nous nourrissons un vif espoir que cet appel soit entendu.


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  • Les conditions de sa création

    Compte tenu de la nouvelle situation induite par la guerre de libération à savoir
    - les nombreux succès enregistrés depuis son déclenchement aussi bien sur le plan interne qu'externe;
    - la réussite des attaques du 20 août 1955;
    - les nouvelles organisations issues du Congrès de la Soummam et l'unification de la direction nationale à travers le Conseil National de la Révolution Algérienne (CNRA) et le Comité de Coordination et d'Exécution;
    - l'intensification de l'activité diplomatique et l'obtention du soutien de la majorité des pays arabes et de pays amis à travers le monde;
    - l'impact de la Révolution Algérienne sur la politique interne de la France et la chute des gouvernements successifs;
    Il devenait nécessaire pour les dirigeants de la Révolution au sein du CCE d'annoncer la constitution du gouvernement provisoire de la république algérienne, notamment pour parer à l'amplification des manœuvres françaises à l'encontre de la question algérienne et des allégations de la France concernant l'inexistence de représentant légitime pour engager des négociations.

    Annonce de la création du gouvernement provisoire

    L'annonce officielle de la constitution du gouvernement provisoire de la République Algérienne eut lieu au Caire le 19 septembre 1958. Le même jour, fut rendue publique la première déclaration du Président du GPRA, définissant les circonstances de la naissance de celui-ci et les objectifs visés par sa création. Ce gouvernement est intervenu en exécution des décisions prises par le CNRA lors de sa réunion tenue au Caire du 22 au 28 août 1958, au cours de laquelle le CCE fut chargé d'annoncer la création d'un gouvernement provisoire, pour parachever la mise en place des institutions de la Révolution et la reconstruction d'un Etat algérien moderne.
    Le Gouvernement Provisoire avait mis les autorités françaises devant le fait accompli alors que celles-ci prétendaient ne pas avoir d'interlocuteur pour négocier.
    Entre 1958 et 1962, il y eut trois formations du gouvernement provisoire de la République Algérienne.

    Les trois formations du GPRA

    1ère formation : 1958 - 1960

    Mr Ferhat ABBES Président
    Mr
    Krim BELKACEM Vice-Président, Ministre des forces armées
    Mr Ahmed BEN BELLA Vice-Président
    Mr Hocine AIT AHMED Vice-Président
    Mr
    Rabah BITAT Vice-Président
    Mr Mohamed BOUDIAF Ministre d'Etat
    Mr Mohamed KHIDER Ministre d'Etat
    Mr Mohamed Lamine DEBAGHINE Ministre des Affaires Etrangères
    Mr Mahmoud CHERIF Ministre de l'armement et de l'approvisionnement
    Mr Lakhdar BENTOBBAL Ministre de l'Intérieur
    Mr Abdelhafid BOUSSOUF Ministre des Liaisons Générales et des Communications
    Mr Abdelhamid MEHRI Ministre des Affaires Nord Africaines
    Mr Ahmed FRANCIS Ministre des Affaires économiques et financières
    Mr Mhamed YAZID Ministre de l'Information
    Mr
    Benyoucef BENKHEDDA Ministre des Affaires Sociales
    Mr Ahmed Tewfik EL MADANI Ministre des Affaires Culturelles
    Mr Lamine KHENE Secrétaire d'Etat
    Mr Omar OUSSEDIK Secrétaire d'Etat
    Mr Mustapha STAMBOULI


    2ème formation : 1960 - 1961


    Mr Ferhat ABBES Président
    Mr Krim BELKACEM Vice-Président, Ministre des Affaires Etrangères
    Mr Ahmed BEN BELLA Vice-Président
    Mr Hocine AIT AHMED Vice-Président
    Mr Rabah BITAT Vice-Président
    Mr Mohamed BOUDIAF Ministre d'Etat
    Mr Mohamed KHIDER Ministre d'Etat
    Mr Saïd MOHAMMEDI Ministre d'Etat
    Mr Abdelhamid MEHRI Ministre Affaires Sociales et Culturelles
    Mr Abdelhafid BOUSSOUF Ministre de l'Armement et des Liaisons Générales
    Mr Ahmed FRANCIS Ministre des Finances et des Affaires économiques
    Mr Mhamed YAZID Ministre de l'Information
    Mr Lakhdar BENTOBBAL Ministre de l'Intérieur


    3ème formation : 1961 - 1962

    Mr Benyoucef BENKHEDDA Président & Ministre des Finances et des Affaires économiques
    Mr Krim BELKACEM Vice-Président, Ministre de l'Intérieur des Affaires Etrangères
    Mr Ahmed BEN BELLA Vice-Président
    Mr Mohamed BOUDIAF Vice-Président
    Mr Hocine AIT AHMED Ministre d'Etat
    Mr Rabah BITAT Ministre d'Etat
    Mr Mohamed KHIDER Ministre d'Etat
    Mr Lakhdar BENTOBBAL Ministre d'Etat
    Mr Saïd MOHAMMEDI Ministre d'Etat
    Mr Saad DAHLAB Ministre des Affaires Etrangères
    Mr Abdelhafid BOUSSOUF Ministre de l'Armement et des Liaisons Générales
    Mr Mhamed YAZID Ministre de l'Information

    Première déclaration du GPRA

    Le 19 septembre 1958 fut annoncé (proclamé) le gouvernement provisoire de la République Algérienne…..
    Cette proclamation faite au nom d'un peuple en lutte depuis quatre ans pour son indépendance a ressuscité l'Etat Algérien absorbé(englouti) par l'occupation militaire en 1832 et gommé de manière cruelle et injuste de la carte politique d'Afrique du Nord.
    Ainsi s'achève la pire opération de violation intervenue au cours du siècle dernier visant à dépouiller un peuple de sa nationalité, détourner le cours de son histoire , le priver de tous ses moyens vitaux, et l'atomiser en individualités.
    Ainsi s'achève également la longue nuit, la nuit des mythes et légendes et s'achève enfin l'époque du mépris, de l'humiliation et de l’asservissement.
    Voilà quatre années que ce peuple est sur le champ de bataille, résistant devant l'une des forces militaires les plus puissantes au monde et que sont tombés au champ de l'honneur et de la dignité plus de six cent mille de ses enfants dont le sang a arrosé la longue route glorieuse de la liberté . La France a jeté ce peuple aux tyrans colonialistes et les chefs militaires excellent chaque jour dans sa torture et son assassinat. Cependant, malgré ses souffrances et malgré les milliers de victimes, il est demeuré ferme dans sa conviction, convaincu que l'heure de la liberté arrivera sans aucun doute…..
    L'Armée de Libération Nationale, avec ses moyens limités, combat – et la victoire est à ses côtés – une armée française dotée des armes les plus modernes d'artillerie, d'aviation et de la marine.
    Le GPRA renouvelle le serment de demeurer éternellement fidèle aux valeurs suprêmes pour lesquelles des sacrifices ont été consentis : la liberté , la justice et la libération sociale….
    Le GPRA, issu de la volonté du peuple, est conscient, dans ce domaine, de toutes ses responsabilités qu'il assumera entièrement, le premier de ses devoirs étant de guider le peuple et l'armée jusqu'à l'avènement de la libération nationale….
    Le peuple algérien est un peuple pacifique ; il n'a pris les armes que contraint par les colonialistes et après avoir épuisé tous les recours pacifiques pour recouvrer sa liberté et son indépendance, le mythe de l'Algérie française et la fable de l'assimilation n'étant que le produit politique de la force et de la violence .
    L'Algérie n'est pas la France et le peuple algérien n'est pas français et la tentative de franciser l'Algérie est une opération stérile et un crime condamné par la charte des Nations Unies…
    L'Algérie combattante adresse ses remerciements à tous les Etats réunis au Congrès de Bandoeng de même qu'elle les assure de sa gratitude pour leur aide matérielle et leur soutien moral…
    Le GPRA, quant à lui, est disposé à négocier ….Le GPRA a enregistré avec une immense satisfaction la reconnaissance de certains états auxquels il adresse ses remerciements et il y a d'autres états dont il attend la reconnaissance prochainement…
    A la fin de cette déclaration, nous tenons à rappeler que la poursuite de la guerre continue une menace permanente pour la paix dans le monde et appelons aussi bien les individus que les gouvernements à conjuguer leurs efforts pour mettre un terme à cette guerre qui constitue une tentative néocolonialiste…
    Nous espérons vivement que cet appel soit entendu

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  •  Je me souviens que c’était le nom d’une rue à côté de la gare de l’Est, à Paris. C’est aussi le nom de plusieurs places avec plaques commémoratives chez nous là-bas. Mais les Français ne savent pas que cela n’a rien à voir avec leur « 8 mai 1945 ». Lorsque j'ai lu la plaque j’ai revécu cette émotion qui accompagne chaque évocation de cette date. Et ma mémoire fredonne ce chant très triste, bouleversant qui raconte les morts à Sétif, Guelma et en fait dans toute l’Algérie. Mais c’est l’Est algérien qui a été le plus touché et a payé un lourd tribut.

    Les yeux versent des larmes
    Comment arrêter les larmes
    Alors que la patrie a perdu ses enfants
    A Guelma, mes frères, l’aviation
    N’a épargné ni femmes, ni fillettes
    Je suis en deuil pour les Sétifiens
    Qui sont morts par amour de la liberté


    Cela s’est passé un 8 mai 1945 non pas en France, le jour où les Français fêtaient la fin de la guerre et l’armistice, mais dans des villes algériennes, des villages algériens. 45000 morts, un chiffre qui fait peur même divisé par trois par l’administration coloniale. Mes parents en parlaient et des témoins encore vivants témoignent chaque 8 mai.

    Et tous s’accordent sur une version, la promesse donnée aux Algériens qui ont combattu les nazis pour libérer la France : «Aidez-nous à libérer la France, vous aurez votre liberté». Ils sont partis par milliers combattre les nazis aux côtés des Français et beaucoup ne revinrent jamais. La fin de la guerre fut le début d’un rêve algérien écrasé par une répression sanglante.

    A l’occasion du 1er mai 1945 le Parti du Peuple Algérien décide d’organiser des manifestations patriotiques afin de sensibiliser les masses, démontrer l’appui populaire et créer la pression et les conditions nécessaires devant aboutir à la satisfaction des revendications nationalistes. Les manifestations devaient avoir lieu dans les principales villes Alger, Oran, Sétif, Tlemcen, Constantine, Guelma, etc. Les slogans étaient « Algérie indépendante » ou « Libérez Messali ». Banderoles portées par une foule dense qui clame: "Algérie indépendante". La police tire en l’air puis sur la foule. Morts et blessés. Arrestations et tortures.

    Le rêve est fou mais tous y croient. L’agitation continue les 3, 4 et 7 mai un peu partout. Des manifestations pacifiques sont prévues pour le 8 mai. A Sétif, très tôt le matin « un rassemblement d’indigènes » est signalé par la police qui s’était préparée, comme en témoigne des rapports, à mater la rébellion. Parmi le manifestants, des scouts musulmans, des agriculteurs (c’était jour de marché) des militants du PPA, des khammes (travailleur chez les colons). Les drapeaux portés étaient les drapeaux des Alliés, Français, Anglais, Américain, Russe. Puis le drapeau algérien est déployé brandi par un jeune homme de 22 ans, Bouzid Saal. Les policiers armés demandent que l’on retire le drapeau algérien et devant le refus on tire et Saal Bouzid est le premier martyr tombé à Sétif.

    Le rapport de police parle de matraques et de cailloux utilisés par les manifestants justifiant les tirs sur les manifestants. Morts et blessés. Les manifestants fuient et la riposte de ces hommes en colère ne se fait pas attendre. Des européens sont tués. La violence appelle la violence. La police et la gendarmerie interviennent et les armes parlent encore le langage de la mort. Le couvre feu est instauré. La nouvelle des émeutes se répand et les paysans en colère s’en prennent encore aux colons. L’insurrection s’étend à Kherrata, Jijel, Annaba, Constantine, Collo, Guelma et d’autres villes du pays. Manifestations populaires revendiquant le droit à la liberté et répression du droit à la liberté. La répression militaire commence son travail de semeuse de mort. Le général Duval commandant la division territoriale de Constantine engage ses troupes, soldats français, légionnaires, sénégalais, Tabors passent à l’action.

    On parque les musulmans dans les camps de barbelés, dans les casernes. On torture, on exécute. Les milices font leur « nettoyage » à l’extérieur, bénies par l’armée. Des paysans sont abattus froidement. Par groupes. Des enfants sont tirés comme des lapins.

    Et le brassard tricolore remplace l’étoile jaune. Tout musulman non muni du brassard tricolore délivré par les autorités est abattu sans sommation.

    La répression militaire a donné lieu à tous les abus, tirs à vue sur tout groupement d’indigènes, assassinats sans interrogatoire de prisonniers tirés le soir de leurs cellules. Les avions bombardent les villages, mitraillent à basse altitude les campagnards fuyant. Le croiseur Dugay-Trouin lance ses obus sur les régions de Guergour, Ziama -Mansouria, Aokas, Kherrata. Les bombardements durèrent plusieurs semaines à Guelma et firent des centaines de morts. L’insurrection s‘étend et est réprimée sauvagement. Les fosses communes sont nombreuses, on y enterre même les animaux avec leurs propriétaires. Dans le « gouffre de la fin du monde » à Kherrata on vidait des camions dans lesquels s’entassaient des cadavres, hommes, femmes, enfants.

    Les « incidents » de Sétif, Guelma et Kherrata ont été les précurseurs de la guerre de libération car « l’indigène » avait compris que le colonialisme est toujours l’ennemi de son identité, de son histoire, de ses libertés. Même un siècle après le début de la colonisation, le rejet de l’autre restait puissant et chacun vivait dans l’attente du moment propice pour affronter l’autre. Mais l’affrontement donna à ce moment là la victoire au colonisateur. Et la guerre n’a jamais été pacifique ou propre. La colonisation est toujours une violence qui génère des violences lesquelles finissent par atteindre un point de non retour.

    Alors « l’indigène »décide de retrouver son identité et sa dignité au prix de sa vie.

    un massacre à Setif un certain 8 mai 1945"


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  • Projet pour l’autonomie de la Kabylie (PAK)

     

    A l’époque du bachaga El Hadj Mohamed El Mokrani, l’Algérie a connu une situation de troubles suite à la chute en 1870 du régime militaire qui s’était appuyé sur les bureaux arabes,  lesquels,   dans une sorte de défi lancé aux colons,  avaient tenté de rapprocher les affaires des indigènes musulmans de l’administration coloniale. Cette politique fut contestée par les colons qui servait  –selon eux- plus les intérêts des indigènes que les leurs, même si c’est pour une part infime.

    Partant de ce principe, l’administration civile avait pris la relève et fut chargée par les colons de transformer l’Algérie en patrie des colons, d’accaparer les biens des indigènes et de renvoyer ces derniers vers des régions tout justes bonnes pour y séjourner. A côté de cela, les conditions de vie dramatiques des Algériens, la spoliation des terres qui avaient entraîné des famines, des épidémies et la misère ont fini par avoir raison de ce qui subsistait du peuple algérien qui a souffert des conditions politiques inspirées par les colons et mises en place par l’administration coloniale.

    Les causes de la résistance d’El Mokrani

    Après la chute de l’Empire et la naissance de la république et après la défaite de Napoléon III face à Bismarck, le renversement du régime en place en France a eu un effet direct sur la situation intérieure en Algérie, caractérisée par la montée en puissance des colons à travers l’influence exercée par eux sur le gouvernement de Paris et l’appel fait aux autorités en Algérie ; situation inacceptable par le chef de Majana, le bachagha Mohamed El Mokrani.

    Par ailleurs, Mohammed El Mokrani avait reçu en 1864 du général Devaux un blâme en raison de l’aide qu’il avait apportée à  l’un des amis de son père, le cheikh Bouakkaz ben Achour. El Mokrani  considéra cela comme une humiliation pour lui, pour sa famille et pour les habitants de sa région.

    D’autre part, les autorités coloniales n’ayant aucune confiance en El Mokrani avaient procédé à la création d’une commune mixte à Bordj Bou Arréridj  à la tête de laquelle avait été nommé l’officier Olivier. Cheikh El Mokrani a jugé que cette mesure portait atteinte à son influence politique dans la région, puisqu’il devenait ainsi un simple membre au sein du conseil municipal de la ville de Bou Arréridj, sans avis ni poids à opposer à la force des colons en matière de représentativité.

    Les autorités d’occupation visaient, de ce fait, à réduire l’influence d’El Hadj El Mokrani en tant que leader politique. Celui-ci s’empressa donc de présenter sa démission de sa fonction de bachaga. Elle fut rejetée le 09 mars 1871 sous prétexte qu’elle n’était pas assortie d’un engagement de sa part à assumer la responsabilité de tous les évènements pouvant survenir dans les zones placées sous son autorité.

    Cette attitude constitua également une autre cause du déclenchement de la résistance car elle était perçue comme une atteinte à sa dignité.

    Par ailleurs, il y eut la famine qui avait touchée la région entre 1867 et 1868 faisait des milliers de victimes parmi les Algériens, dans l’indifférence totale de l’administration coloniale qui ne jugea pas nécessaire de porter secours aux indigènes. Ceci  confirma  une fois de plus à El Mokrani que pour la France,  seuls ses intérêts en Algérie comptaient.

     Parmi les causes objectives, il y avait également un motif religieux. En effet, l'Eglise exploitant les conditions sociales dramatiques des populations est allée vers elles ,  portant l'Evangile dans une main et les aides dans l'autre. Les indigènes se virent quasiment obligés de confier leurs enfants aux Pères Blancs pour leur éviter de mourir, même si c’est au prix de leur christianisation.

    Parmi les causes politiques citées précédemment, le bachaga El Mokrani a vu dans  le remplacement du régime militaire par le pouvoir civil le moyen d'asseoir la domination des colons européens sur les Algériens et les asservir. Ceci était stipulé par le décret du 24 octobre 1870 qui renforça El Mokrani dans sa conviction que cela allait accroître les souffrances endurées par le peuple algérien du fait des colons et des juifs naturalisés aux termes du décret de naturalisation promulgué par Crémieux lui-même juif. Ce qui fit dire au chef de l'insurrection de 1871, Cheikh Mohamed El Mokrani, sa célèbre phrase: " Je préférerais être sous un sabre qui me trancherait la tête mais jamais sous la houlette d'un juif». Suite à cela, il préféra s'en remettre à l'arbitrage de l'épée face à la nouvelle administration civile.

    A cela, il faut ajouter les prêts contractés par El Mokrani auprès de la Banque d'Algérie et du juif Mesrine en raison de la famine qui avait  décimé les populations de la région. Ce prêt étant destiné à aider les nécessiteux et les victimes de la famine, mais après le départ du gouverneur général militaire Mac Mahon  et la prise en main du  pouvoir  par les autorités civiles,  celles-ci refusèrent d'honorer l'engagement d'El Mokrani, lui créant ainsi une crise financière et l'obligeant, pour les habitants de sa région, à hypothéquer ses biens et devenir ainsi victime des abus de pouvoir des colons et des juifs.

    D'autre part, la politique raciste appliquée par la nouvelle administration à l'égard des Algériens employés dans la réalisation de la route reliant Alger à Constantine a accéléré le déclenchement de l'insurrection. En effet, l'administration pratiquait de fait une ségrégation en matière de salaires et de nature des travaux. Ainsi,  les salaires les plus bas étaient attribués aux Algériens qui étaient affectés aux travaux les plus pénibles, sachant que les ouvriers issus pour la plupart de la ville d'El Bordj feraient part de leurs souffrances au bachaga El Mokrani pour qu'il y mette un terme. Il y procéda en utilisant une partie de ses biens propres afin de soulager leurs souffrances.

    Les étapes de la résistance d'El Mokrani et rôle du Cheikh El Haddad

    1-     Phase de déclenchement

     Après l'encerclement au cours du mois de février 1871 des troupes françaises dans le fort de la ville d'El Milia par les habitants d'Ouled Aïdoun, l'insurrection déclenchée à Souk Ahras sous la direction de Mohammed El Kablouti et les spahis ainsi que la résistance à Laghouat de Bennaceur Ben Chohra et du Chérif Bouchoucha , furent autant d'évènements importants qui constituèrent les prémices de la première phase de l'insurrection d'El Mokrani, déclenchée le 16 mars 1871 après qu'il eut présenté pour la deuxième fois sa démission de son poste de bachaga le 27 février 1871.

    Le déclenchement effectif fut marqué par la restitution au ministère de la guerre de son insigne de bachaga à savoir le burnous,  ainsi que la tenue d'une série de réunions avec ses hommes et les hauts dirigeants dont la dernière fut la réunion élargie à caractère martial tenue le 14 mars 1871.

    Le 16 mars, débuta son avancée vers la ville de Bordj bou Arréridj à la tête d'une troupe estimée à sept mille cavaliers dans le but de l'encercler et faire ainsi pression sur la nouvelle administration coloniale.

     2-     Phase de généralisation de l'insurrection; émergence du Cheikh El Haddad et des frères de la Rahmania

     Après l'encerclement de la ville d'El Bordj, l'insurrection s'est étendue à travers de nombreuses régions de l'Est Algérien, arrivant jusqu'à Miliana, Cherchell, Jijel, Collo ainsi qu'El Hodna, M’sila, et Bousaâda auxquelles il faut ajouter Touggourt, Biskra, Batna et Ain Salah.

    C'est dans de telles circonstances que  quelques dissensions sont apparues entre les zaouias de la région de Kabylie, dont la zaouia Rahmania à Seddouk et les zaouias de Chellata et Illoula. Ces dissensions se propagèrent au sein même de la famille d'El Mokrani, divisée en deux fractions : la faction du bachaga El Mokrani avec pour siège Majana, alliée au bachaga de Chellata, Ben Ali Chérif, et la faction du bachaga Mohamed Ben Abdesslam El Mokrani, caïd de Ain Taghzout, à l'est de Bordj Bou Arréridj qui était l'ami de Cheikh Aziz, caïd de Amoucha et la famille de Cheikh El Haddad.

    Devant cette situation qui ne servait pas la lutte déclenchée par El Mokrani contre l'administration coloniale, celui-ci tenta de rallier Cheikh El Haddad et la confrérie des Rahamania, grâce auquel il commença à mobiliser les populations pour le djihad.

    Le fils du Cheikh Mohamed Améziane ibn Ali el Haddad a joué un rôle éminent aux côtés d'El Mokrani et pu ainsi convaincre son père de proclamer la guerre sainte le 08 Avril 1871. Ceci amena certains membres de la confrérie Rahmania à rallier les rangs de l'insurrection, devenant ainsi une force de frappe. Ils participèrent aux côtés du bachaga Mohamed El Mokrani à de nombreuses batailles dont ils sortirent victorieux contre les troupes de l'ennemi.

    Les batailles d'el Mokrani, de son frère Boumezrag et du Cheikh Aziz, en plus de la confrérie Rahmania figurent parmi celles qui ont démontré aux dirigeants du colonialisme, l'étendue de cette révolte qui n'était pas seulement limitée à Majana et El Bordj mais avait atteint Dellys, Tizi Ouzou, Sour El Ghozlane, Draâ el Mizan , Bouira, parvenant jusqu'aux abords de la capitale.

    Les membres de la confrérie Rahamania, disciples du Cheikh El Haddad jouèrent un rôle éminent dans les succès de l'insurrection d'El Mokrani, notamment après que Cheikh El Haddad eut proclamé la guerre sainte le 08 Avril 1871  à la zaouia de Seddouk et sur l'insistance de son fils Aziz.  L'insurrection eut tendance à acquérir un caractère global à travers l'accroissement du nombre de combattants qui l'ont ralliée et son extension à l'ouest, au nord et à l'Est où bon nombre de postes de l'armée coloniale furent encerclés dans plusieurs régions.

    Le nombre de combattants,  partisans de Cheikh El Haddad et membres de la confrérie Rahmanya avait atteint plus de cent vingt mille (120000)hommes, issus de deux cents cinquante (250)tribus, puisque le Bachaga El Mokrani avait réussi à mobiliser 25 mille cavaliers des tribus de Bordj Bou Arréridj, Bousâada et Sour El ghozlane. Grâce à cette force dont le mérite revient à la zaouia Rahmania et aux partisans de Cheikh El Haddad et de son fils Aziz, l'insurrection avait enregistré de nombreuses victoires qui engendrèrent des craintes chez l'administration coloniale et devinrent un danger pour ses intérêts et les colons dans la région.

     -         Phase de repli

     En dépit des capacités de mobilisation pour le combat de Cheikh El Haddad et son fils Aziz et le rôle joué par leurs partisans au sein de la confrérie des Rahmania, outre le rôle joué par le bachaga Mohamed El Mokrani et son frère Boumerzag, les dissensions ont refait surface, entretenues grâce à ses méthodes spécifiques par l'administration coloniale, notamment après la mort au champ d'honneur du héros de la résistance, le Bachaga El Mokrani, au cours de la bataille de Oued Souflat qui a eu lieu près de Aïn Bessam , le 05 Mai 1871, tué par l'un des traîtres à la solde de l'administration française.

    Ces dissensions étaient centrées au premier degré autour de deux personnalités ayant chacune son poids dans cette insurrection, à savoir Aziz, fils de Cheikh El Haddad, et Boumezrag El Mokrani, frère de Mohammed El Mokrani, leader de la résistance, auquel a été remis l'étendard du djihad après le décès de son frère. Cheikh Aziz rejeta cette nouvelle situation, briguant la direction de la résistance surtout qu'il était l'une des personnalités les plus éminentes autour de laquelle s'étaient regroupées les frères de la Rahmania.

    Cependant,  la situation était maîtrisée par Boumezrag, ce qui poussa Cheikh Aziz à s'empresser de  demander la reddition.

    L'autre cause d'affaiblissement de la résistance et de son recul fut le conflit interne aux zaouias de la confrérie Rahmanya, dont celui entre la zaouia de Seddouk dirigée par Aziz , celles de Chérif Ben el Mouhoub et celle de Chellata qui furent attaquées par lui entre le 15 avril et le 24 mai.

    Les conséquences de ces conflits sur le processus insurrectionnel furent désastreuses dans la mesure où Boumezrag poursuivait la résistance à travers des batailles qui réduisaient progressivement son potentiel de combat. Il ne put donc pas ontinuer la guerre contre les troupes de l'ennemi, surtout après la reddition d'El Haddad qui a influé sur le moral de Boumezrag El Mokrani.

    Ses tentatives de resserrer les rangs des dirigeants des zaouias de la confrérie des Rahmanya  furent vouées à l'échec et  après sa défaite au cours de la bataille qui eut lieu près de la kalâa des Béni Hammad, le 08 octobre 1871, il se dirigea vers le Sahara. Les Français en ayant eu  vent, il fut arrêté le 20 janvier 1872 près de Rouissate à Ouargla et transféré au camp du Général Delacroix puis envoyé au bagne de Nouvelle Calédonie.

     Conséquences de la résistance d'El Mokrani

    Après que les conditions internes eurent aidé l'armée française à mettre fin à l'insurrection d'El Mokrani, les répercussions sur l'ensemble des populations des régions qui avaient soutenu et aidé l'insurrection commencèrent à se faire sentir. Ainsi, les tribus ayant participé à l'insurrection furent soumises à des impôts de trois sortes, en fonction de leur degré de participation contre les troupes françaises.

    -         70 francs à payer par les personnes qui avaient attiré l'attention des responsables de l'administration française.

    -         140 francs pour toute personne qui s'est mobilisée et a fourni de l'aide à l'insurrection.

    -         210 francs pour toute personne ayant participé à la guerre et déclaré publiquement son opposition à la France.

    -         Par ailleurs, des montants à payer par chaque famille avaient été arrêtés et en cas de refus de payer, il était  procédé à la saisie des biens ,  ceci parallèlement aux mesures de saisie et de réserve prises à l'encontre des femmes et des enfants.

    Les montants payés par les différentes régions suite à l'insurrection se répartissent comme suit:

    -         Région de Dellys: 1444100 francs

    -         Territoire civil : 254450 francs

    -         Région de Tizi Ouzou : 3070630 francs

    -         Région de Draâ El Mizan : 1325200 francs

    -         Région d'Alger : 1260000 francs

    -         Territoire civil : 210000 francs

    -         Région de Sour El Ghozlane : 668292 francs

    -         Région de Béni Mansour : 561330 francs

    -         L'ensemble des tribus qui avaient porté l'étendard de la révolte furent quant à elles soumises au paiement global de leurs contributions, le montant total ayant été estimé à 26844220 francs, outre le dépouillement des tribus de leurs armes dont 6365 fusils, 1239 revolvers, 1826 sabres et trois canons.

     Les conséquences furent les suivantes:

    -         Les personnes arrêtées parmi les principaux dirigeants de l'insurrection furent traduites devant les tribunaux civils et militaires, réprimées et humiliées.

    -         Les populations continuèrent à être soumises au paiement d'amendes dont le montant fut estimé à 36,5 millions francs consacrés essentiellement à l'implantation des colonies notamment entre 1871 et 1880. Ce sont plus précisément les colons venus d'Alsace –Lorraine et ceux venus du sud de la France qui en bénéficièrent.

    -         Les terres appartenant aux tribus furent mises sous séquestre et les biens de leurs membres saisis et distribués aux nouveaux colons.

    -         Ceux qui avaient participé à l'insurrection furent emprisonnés sans jugement parmi lesquels l'épouse du bachaga Mohamed El Mokrani, sa fille ainsi que sa nièce, la fille de son frère Boumezrag.

    -         Application de la politique de la déportation en Nouvelle Calédonie, notamment à l'égard Boumezrag El Mokrani et des deux fils de Cheikh El Haddad, Aziz et Mohamed.

    -         Des peines de mort furent prononcées, comme ce fut le cas pour Boumezrag El Mokrani, condamné à mort par la Cour d'assises de Constantine le 07 janvier 1872, peine commuée en déportation assortie de travaux forcés dans la ville de Nouméa , en Nouvelle Calédonie.

    -         Une peine de prison dans l'isolement pour une durée de cinq ans fut prononcée à l'encontre de Cheikh El Haddad le 19 Avril 1873 mais compte tenu de son âge avancé, il ne supporta pas la prison et mourut dix jours seulement après sa détention.

    -         Suite à cette insurrection, la loi portant démembrement des terres indivises fut promulguée le 26 juillet 1873 aux termes de laquelle 200 hectares par personne furent affectés à chaque colon.

    -         En 1872, les membres de 33 tribus étaient passés du statut de propriétaires terriens à celui de salariés après la saisie de leurs terres dont la superficie totale avait atteint 611130 hectares y compris tous les biens meubles et immeubles des familles d'El Mokrani et de Cheikh El Haddad.

     Décret du 24 octobre 1870:

    Ce décret, promulgué à l'instigation des colons, stipulait ce qui suit:

    1-     Suppression du régime militaire et son remplacement par le régime civil

    2-     Suppression des bureaux arabes dirigés par des officiers français

    3-     Attribution de la nationalité française aux juifs d'Algérie de manière collective (Décret Crémieux)
     

    Bataille d’Oued Mehada

    16 mars 1871

    Bataille d’es-sroudj

    Mars 1871

    Bataille d’Oued Afriss

    Mars 1871

    Bataille de Théniat Ouled Daoud

    /

    Bataille de Tala Oumalou

    Avril 1871

    Bataille de Tamda

    15 Avril 1871

    Bataille de Draa el Mizan

    20 Avril 1871

    Bataille d’El Eulma

    24 Avril 1871

    Bataille du passage de Béni Ziane

    Avril 1871

    Bataille de Draa Oum Er-rih

    28 Avril 1871

    Bataille d’El Djelida

    02 Mai 1871

    Bataille de Oued Souflat

    Mai 1871

    Bataille de Tidjelabine

    Mai 1871

    Bataille de Sebaou

    Mai 1871

    Bataille de Taouarqa

    Mai 1871

    Bataille de Tessala Lefhour

    23 Mai 1871

    Bataille de Djamaa  Saharidj

    27 Mai 1871

    Bataille de Takseft

    30 Mai 1871

    Bataille de Oued Sahel

    Juin 1871

    Bataille de Sidi Rahmoune

    Juin 1871

    Bataille de Akal Aberkane

    Juin 1871

    Bataille de Ouled Atelli

    Juin 1871

    Bataille du col de Tirouda

    Juillet 1871


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  • Inna-yas Ccix Muḥend

    ccix.jpg

     

    Tukkist seg wedlis n Dda Lmulud at Maamer "Inna-yas Ccix Muḥend" id yefγen deg 1990 .

    Mi d-yekker netta, yufa-d lewlaya γer-es sin wudmawen: yiwen d win d-itekken si leqraya, wayeḍ-d win n yigad iwimi tettunefk sγur Ṛebbi mebla ma γran; ur izmir ḥed a-d-yini wi γef ara d-nzel wala melmi wal'amek. ṭṭariqat yellan di lweqt nni lkwetra deg-sent zdukulent tent i-snat : d amedya Ccix Aḥeddad si lğiha yeγra, si lğiha nniḍen ḥesbent medden d lwali, bab n l-lbaṛakka.Maca lmeqeddmin d wid iγran tfeṭṭilen leqraya γef tibbudelt.

    Sin wudmawen agi, izmer bnadem ad yini belli mkul yiwen γur-es tiγariwin is, γur-es laayub is. Tiγariwin ladγa banent. Tineslemt tebna γef tira n yedlisen, amezwaru deg-sen d Leqwra - u tira ur ttbeddilent ara si tmurt ar tayeḍ, si zzman ar wayeḍ.Maca win iγat Ṛebbi s-lewlaya taḥerfit, tamezwarut d aqrib γur-es, tis-snat izmer ad isnerni di tmusni d ṛṛeḥma ger lεibad ugar iwimi yezmer win iγran kan d leqraya.Lqari ittfessir, lwali yesnulfuy.


    Leεyub nnsent i-snat ula d nitni ur ffiren ara.Lεib l-leqraya d win iγran itbeε kan asekkil n wawal, iğğa ṛṛuḥ is. Iẓṛa acu d-yenna ccṛeε, dγa yeqqim din , ur ittnadi yara ad izzγez di lmeεna alamma yewweḍ s-aẓaṛ das ifkan tudert, ur iẓṛi yara belli tella lmeεna nnig lmeεna, yeqqujer s-iri n tira am s-iri l-kanun, yugad, ma yebεed seg-s s-tardast, a-t-iwet uzuḥḥim.

    Seg-gidis nniḍen tidderwect ula d nettat s leεyub is. Wid ittedεen belli tettunefk asen lbarakka t-tunṭict sγur Ṛebbi, llant tekwal i-deg ttaran timmuhbelt d umexlel d lewlaya, netta kra din d ilem neγ d azemmjger.
    lγaci , ma tebγid , smenyafen ineggura-ya. Ayen? Acku in iγran ul'i'sen-d yefk nnig wayen llan di tira. Wamma lwali, ttrağun seg-s ad asen yefru akw tilufa, u nwan belli, almend n l-lbarakka ines, izmer i temkerriwin.

    Ihi abrid d-yewwi Ccix ixulef itent- i-snat.Amek? ixulef deg-gwakken mkul yiwen di sin wudmawen-a yekkes as leεyub ines, iğğa-d ala iman l-lewlaya d aḥerfi.I leqraya yekkes taγert, i tibbudelt yekkes timucuha d uxelxel. I-yat leqraya tuqmiṭ yeqqar: "izwar yiman asekkil". Neẓṛa ya belli t-ta ay d ssebba swayes ibḍa di tazwara netta d Ccix aḥeddad . Lmitaq s-ufaṛeẓ n tmellalt ammar ad yil ixulef lqanun n ṭṭariqa tareḥmanit, akken t-id iğğa Sidi Mḥemmed U-εabderreḥman di lkaγeḍ, maca lmeεna macci di tira yura di lkaγeḍ , lmeεna γer wul n bnadem d wayen ixeddem d lfayd'ara d-yawi i-yman-is wal'i-lγir si lmitaq d-iwwi γer ccix-is ama s-ufaṛez n tmellalt, ama s-ucbak ufus, ama s-wayen nniḍen .


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  • Le village taindlest

     

     

                          Courage des femmes , bravoure des hommes

    Le 28 septembre 1958 les habitants du village Tandlest répondent au mot d'ordre du FLN/ALN; a décidé de boycotter le " référendum" que l'administration coloniale a organisé pour l'aboutissement du slogan pour une "Algérie française".courage des femmes, bravoure des Hommes. Tandlest se souvient sur les événements  du 28 sept 1958,date à la qu'elle s'est déroulée une bataille qui à fait (06)six martyres dont 04femmes,et 02 garçons,06 morts et 07 bléssés. une fois de plus, temoigne du role et du combatt de la femme algérienne durant la lutte armée ;bravo tandlest il est temps que la vraie histoire de notre révolution s'écrive.

    Amezruy N Taindlest


     Amezruy N Taindlest


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  •  


    La région attend toujours de bénéficier des avantages du vingtième siècle, étant toujours tributaire de la prestation de service des communes périphériques.

    Selon un prospectus présentant la commune de Ait Khellili,  cette région montagneuse, réputée pour sa poterie kabyle, est situé, au sud-est de Tizi Ouzou, limitée à l’est et au nord-est par la commune de Souama, au sud par celle de Aït Yahia  et au nord-ouest par celle de Mekla. Son chef-lieu communal est situé lieu dite Boumlikech dans le village  Tandlest , à 12  kilomètres du chef-lieu de daïra (Mekla) mais à 33 kilomètres de Tizi Ouzou.

    Son climat de type méditerranéen est caractérisé par un hiver froid et humide et un été chaud et sec. L’altitude de la région variant de 700 à 975 m, le chef-lieu communal est à 900m. Deux routes traversent la commune en diagonale, l’une (CW 150) reliant Mekla à Ain El Hammam l’autre (CW 250) se croisant à la première, à l’entrée du territoire communal et bifurquant sur la gauche pour traverser le côté bas pour s’en aller rejoindre la région de Souama. Le transport des voyageurs est assuré en permanence par une multitude de fourgons, ainsi que certains bus locaux.

    La région attend toujours de bénéficier des avantages du vingtième siècle, étant toujours tributaire de la prestation de service des communes périphériques. Ainsi, côté santé, il n’existe qu’une seule salle de soins et côté postes, une agence située  au chef-lieu communal ainsi que deux bureaux, l’un à Akerrou,  l’autre à El Kalaâ. Pour les villages de Megheira et Ait Dih, situés en contrebas, il faudra bien se déplacer pour les besoins de communication. Ceci pour la géographie des lieux.

    Ainsi, l’école primaire de Megheira est loin de … Megheira (sur le CW150) tandis que celle de Ait Dih est réalisée en contrebas de Megheira, loin de Ait Dih ! Allez comprendre le sens de cette géographie aléatoire ! Pour les soins de santé, les résidants de Megheira et Ait Dih devront bien se débrouiller, le centre de soins situé Megheira attendant toujours d’être opérationnel.

    Ce qui semble le plus curieux, c’est de constater que les villages de Ait Kheir, le village aux mille potiers, l’unité artisanale de El Khemis, Hicham, Sahel, Akerrou et Agoulmime sont cités, tandis  que Tizi Baman, Vouachir, Hadjadj et Tandlest sont oubliés !

    Mais, l’histoire n’a pas ignoré ces villages-là ! Les autorités coloniales ne les ont pas oubliés durant la période de la "Paix des Braves" à laquelle la population a répondu négativement.

    A Tandlest, il y eut un carnage parmi la population qui avait osé dire "non à l’Algérie française".  Une stèle commémorative a été érigée sur les lieux. La neige peut toujours recouvrir les toits des maisons de Tandlest d’une couche blanche reflétant la lumière solaire, ce site demeurera toujours, si les autorités continuent d’ignorer jusqu’à son existence, l’éternel oublié de ce vingtième siècle.

    Il est vrai que la situation géographique du village de Tandlest le met un peu… à côté de la plaque, puisque ses habitations s’éparpillent de l’autre côté de la route, en contrebas, continuant de faire face à l’est, aux montagnes de l’Akfadou qui lui offrent sa fraîcheur, par delà la vallée du Sébaou qui brille par sa sérénité légendaire, ayant oublié que la zone était jadis le site d’une foire à longueur d’année, puis ayant servi de campement et de lieu de torture pour les besoins du colonisateur.

    Mais, quel lieu ? Le siège de la mairie appartenait au village de Tandlest qui l’avait " donné " sans compensation ! De même que le site d’implantation du collège et même la polyclinique dont les travaux sont à l’abandon ! Est-ce pour cette raison que le village de Tandlest n’existe même pas sur la carte géographique du plan communal ? Aurait-il été intégré d’office au chef-lieu communal par le fait même que tout est situé sur "son territoire" ?

    Quant aux panneaux de signalisation routière, il faudrait comprendre que les responsables, qui auraient dressé la liste pour la commande, auraient oublié d’inclure le nom du village : ainsi, nul panneau de signalisation routière n’existe pour orienter les usagers de la route.

    Si le monde s’est permis d’évoluer, la situation risque de stagner encore pour Tandlest, fière de son passé historique,  qui se refuse à n’occuper que les strapontins que lui réservent ceux qui ont oublié leur devoir d’élus … une fois élus ! Les citoyens de Tandlest sauraient ne pas demeurer les bras croisés, se refusant à subir cette fatalité, s’associant autour d’un comité de village actif et bien décidé.

    Il n’y a pas si longtemps, sur ces mêmes pages, l’on faisait l’éloge d’une jeune fille de Tandlest, Nadia Nechab  qui, elle, a eu l’honneur de gravir les marches du " Palais du Luxembourg " pour recevoir, des mains du président du Sénat, la médaille de la meilleure apprentie en coiffure ! La commune d’Ivry aura ravi la " une " à la commune de Ait Khellili !


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  • Projet pour l’autonomie de la Kabylie (PAK)

    Histoire des Berbères

    "Citons ensuite les vertus qui font honneur à l’homme et qui étaient devenues pour les Berbères une seconde nature ; leur empressement à s’acquérir des qualités louables, la noblesse d’âme qui les porta au premier rang parmi les nations...

    les actions par lesquelles ils méritèrent les louanges de l’univers, bravoure et promptitude à défendre leurs hôtes et clients, fidélité aux promesses, aux engagements et aux trairés, patience dans l’adversité, fermeté dans les grandes afflictions, douceur de caractère, indulgence pour les défauts d’autrui, éloignement pour la vengeance, bonté pour les malheureux, respect pour les vieillards et les hommes dévots, empressement à soulager les infortunés ; industrie, hospitalité, charité, magnanimité, haine de l’oppression , valeur déployée contre les empires qui les menaçaient, victoires remportées sur les princes de la terre,dévouement à la cause de Dieu et de la religion ; voilà, pour les Berbères ; une foule de titres à une haute illustration, titres hérités de leurs pères et dont l’exposition ; mise par écrit, aurait pu servir d’exemple aux nations à venir, Que l’on se rappelle seulement les belles qualités qui les portèrent au faîte de la gloire et les élevèrent jusqu’aux hauteurs de la domination, de sorte que le pays entier leur fut soumis et que leurs ordres rencontrèrent partout une prompte Obéissance.

    Parmi les plus illustres Berbères de la première race, citons d’abord Bologguin-Ibn-Ziri le Sanhadjien qui gouverna l’Ifrikïa au nom des Ftémides : nommons ensuite Mohamed-Ibn-Khazer et son fils EI- Kheir, Youçof-Ibn Tachefin, rot des Lemtouna du Maghreb, et Abd el Moumen Ibn Ali, grand cheikh des Almohades et disciple de L’imam ÉI-Mehdi. Parmi les Berbères de la seconde race on voit figurer plusieurs chefs éminents qui, emportés par une noble ambition, réussirent à fonder des empires et à conquérir le Maghreb central et le Maghreb-el-Acsa. D’abord Yacoub lbn-Abd EI-HACK, sultan des Beni-Merin ; puis, Yaghmoracen-Ibn-Zîan, sultan des Béni Abd-el-Ouad ; ensuite, Mohammed-Ibn.Abd-el-Caouï-Ibn-Ouzmar , chef des Béni-Toudjîn. Ajoutons à cette liste le nom deThabet-Ibn-Mendïl, émir des Maghraoua, établis sur le Chélif, et celui d’Ouzmar-Ibn-Ibrahim, chef des Beni-Rached ; tous princes contemporains, tous ayant travaillé, selon leurs moyens pour la prospérité de leur peuple et pour leur propre gloire.

    Parmi les chefs berbères voilà qui possédèrent au plus haut degré les brillantes qualités que nous avons énumérées, et qui, tant avant qu’après l’établissement de Ieur domination, jouirent d’une réputation étendue, réputation qui a été transmise à la postérité par les meilleures autorités d’entre les Berbères et les autres nations, de sorte que le récit de leurs exploits porte tous les caractères d’une autheticité parfaite. Quant au Zèle qu’ ils déployèrent à faire respecter le présriptions de l’islamisme, à se guider par les maxims de la loi et à soutenir la religion de Dieu ; on rapporte, à ce sujet, des faits qui démontrent la sincérité de leur foi, leur orthodoxie et leur ferme attachement aux croyances par lequelles ils s’étaient assurés la puissance et l’empire. Ils choisissaient d’habiles précepteurs pour enseigner à leurs enfants le livre de Dieu, ils consultaient les casuistes pour mieux connaître les devoirs de l’homme envers son céateur.

    Ils cherchaient des Imams pour leur confier le soin de célébrer la prière chez les nomades et d’enseigner le Coran aux tribus ; ils établissaient dans leurs résidences de savants jurisconsultes, chargés de remplir les fonctions de cadi ; ils favorisaient les gens de piété et de vertu, dans l’espoir de s’attirer la bénédiction divine en suivant leur exemple ; ilS demandaient aux saints personnages le secours de leurs prières ; Ils affrontaient les périls de la mer pour acquérir jes mérites de la guerre sainte ; ils risquaient leur vie dans le service de Dieu, et ils combattaient avec ardeur contre ses ennemis. Au nombre de ces princes on remarque au premier rang Youçof-Ibn-Tachfin et Abdelmoumen-Ibn-Ali ; puis viennent leurs descendant et ensuite Yacoub-Ibn-Abd-el-Hack et ses enfants.

    Les traces qu’ils on laissées de leur administration attestent le soin qu’ils avaient mis à fair fleurir les sciences, à maintenir la guerre sainte, à fonder des écoles, à élever des Zàouïa et des Ribat, à fortifier les frontières de l’empire, à risquer leur vie pour soutenir la cause de Dieu, à dépenser leurs trésors dans les voies de la charité, à s’entretenir avec les savants, à leur assigner la place d’honneur aux jours d’audience publique, à les consulter sur les obligations de la religion, à suivre leurs conseils dans les événements politiques et dans les affaires de la justice, à étudier l’histoire des prophètes et des saints, à faire lire ces ouvrages devant eux dans leurs salons de réception, dans leurs salles d’audience et dans leurs palais, à consacrer des séances spéciales au devoir d’entendre les plaintes des opprimés, à protéger leurs sujets contre la tyrannie des agents du gouvernement, à punir les oppresseurs, à établir au siège du khalifat et du royaume, dans l’enceinte même de leurs demeures, des oratoires où l’on faisait sans cesse des invocations et des prières, et où des lecteurs stipendiés récitaient une certaine portion du Coran tous les jours, matin et soir. Ajoutons à cela qu’ils avaient couvert les frontières musulmanes de forteresses et de garnisons, et qu’ils avaient dépensé des sommes énormes pour le bien public, ainsi qu’il est facile de le reconnaitre à l’aspect des monuments qu’ils nous ont laissés.

    Faut-il parler des hommes extraordinaires, des personnages accomplis qui ont paru chez le peuple berbère ? alors, on peut citer des saints traditionnistes à l’à.me pure et à l’esprit cultivé ; des hommes qui connaissaient par coeur les doctrines que les Tabês et les Imams suivants lavaient transmises à leurs disciples ; des devins formés par la nature pour la découverte des secrets les plus cachés. On a vu chez les Berbères des choes tellement hors du commun, des faits tellement admirables, qu’il est impossible de méconnaître le grand soin que Dieu a eu de cette race. .." .

    (Tome 1 Pages 199 et suivantes) Ibn Khaldoun

     

     


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    Voici des extraits du livre « Histoire des Imazighen » du grand historien Ibn Khaldoun (1332-1406) : 

    « Depuis les temps les plus anciens, cette race d'hommes habite l'Afrique du nord dont elle a peuplé les plaines, les montagnes, les plateaux, les régions maritimes, les campagnes et les villes. Ils construisent leurs demeures soit de pierre et d'argile, soit de roseaux et de brindilles, ou bien encore de toiles fortes avec du crin ou du poil de chameau. Ceux d'entre les Imazighen qui jouissent de la puissance et qui dominent les autres, s'adonnent à la vie nomade et parcourent, avec leurs troupeaux, les pâturages auxquels un court voyage peut les conduire; jamais ils ne quittent l'intérieur du Tell pour entrer dans les vastes plaines du désert. Ils gagnent leur vi e à élever des moutons et des boeufs, se réservant ordinairement les chevaux pour la selle et pour la propagation de l'espèce. Une partie des Imazighen nomades fait aussi métier d'élever des chevaux, se donnant ainsi une occupation qui est plutôt celle des arabes. Les Imazighen de la classe pauvre tirent une subsistance du produit de leurs champs et des bestiaux qu'ils élèvent chez eux. » 

    « Citons ensuite les vertus qui font honneur à l'homme et qui étaient devenues pour les Imazighen une seconde nature ; leur empressement à s'acquérir des qualités louables, la noblesse d'âme qui les porta au premier rang parmi les nations, les actions par lesquelles ils méritèrent les louanges de l'univers, bravoure et promptitude à défendre leurs hôtes et clients, fidélité aux promesses, aux engagements et aux traités, patience dans l'adversité, fermeté dans les grandes afflictions, douceur de caractère, indulgence pour les défauts d’autrui, éloignement pour la vengeance, bonté pour les malheureux, respect pour les vieillards et les hommes dévots, empressement à soulager les infortunés; industrie, hospitalité, charité, magnanimité, haine de l'oppression , valeur déployée contre les empires qui les menaçaient, victoires remportées sur les princes de la terre,dévouement à la cause de Dieu et de la religion; voilà, pour les Imazighen; une foule de titres à une haute illustration, titres hérités de leurs pères et dont l'exposition; mise par écrit, aurait pu servir d'exemple aux nations à venir. » 

    « Que l’on se rappelle seulement les belles qualités qui les portèrent au faîte de la gloire et les élevèrent jusqu'aux hauteurs de la domination, de sorte que le pays entier leur fut soumis et que leurs ordres rencontrèrent partout une prompte obéissance. » 

    « Parmi les plus illustres Imazighen de la première générations (post-islamiques), citons d'abord Bologguin-Ibn-Ziri le Sanhadjien qui gouverna l'Ifrikïa au nom des Fatimides; nommons ensuite Mohamed-Ibn-Khazer et son fils El- Kheir; Youçof-Ibn Tachefin roi des Lemtouna du Maghreb, et Abd el Moumen Ibn Ali grand cheikh des Almohades et disciple de l’imam Al-Mehdi. » 

    « Parmi les Imazighen de la seconde générations (post-islamiques) on voit figurer plusieurs chefs éminents qui, emportés par une noble ambition, réussirent à fonder des empires et à conquérir l'Afrique du nord central et l'Afrique du nord-ouest. D'abord Yacoub lbn-Abd El-Hack, sultan des Beni-Merin ; puis, Yaghmoracen-Ibn-Zîan, sultan des Béni Abd-el-Ouad ; ensuite, Mohammed-Ibn.Abd-el-Caouï-Ibn-Ouzmar, chef des Béni-Toudjîn. Ajoutons à cette liste le nom de Thabet-Ibn-Mendïl, émir des Maghraoua, établis sur le Chélif, et celui d'Ouzmar-Ibn-Ibrahim, chef des Beni-Rached; tous princes contemporains, tous ayant travaillé, selon leurs moyens pour la prospérité de leur peuple et pour leur propre gloire. » 

    « Parmi les chefs Imazighen voilà qui possédèrent au plus haut degré les brillantes qualités que nous avons énumérées, et qui, tant avant qu'après l'établissement de leur domination, jouirent d'une réputation étendue, réputation qui a été transmise à la postérité par les meilleures autorités d'entre les Imazighen et les autres nations, de sorte que le récit de leurs exploits porte tous les caractères d'une authenticité parfaite. » 

    « Quant au Zèle qu’ils déployèrent à faire respecter le prescriptions de l'Islam, à se guider par les maximes de la loi et à soutenir la religion de Dieu; on rapporte, à ce sujet, des faits qui démontrent la sincérité de leur foi, leur orthodoxie et leur ferme attachement aux croyances par lesquelles ils s’étaient assurés la puissance et l’empire. Ils choisissaient d’habiles précepteurs pour enseigner à leurs enfants le livre de Dieu, ils consultaient les casuistes pour mieux connaître les devoirs de l’homme envers son créateur. » 

    « Ils cherchaient des imams pour leur confier le soin de célébrer la prière chez les nomades et d'enseigner le Coran aux tribus; ils établissaient dans leurs résidences de savants jurisconsultes, chargés de remplir les fonctions de cadi; ils favorisaient les gens de piété et de vertu, dans l'espoir de s'attirer la bénédiction divine en suivant leur exemple; Ils demandaient aux saints personnages le secours de leurs prières; Ils affrontaient les périls de la mer pour acquérir les mérites de la guerre sainte; Ils risquaient leur vie dans le service de Dieu, et ils combattaient avec ardeur contre ses ennemis. » 

    « Au nombre de ces princes on remarque au premier rang Youçof-Ibn-Tachfin et Abdelmoumen-Ibn-Ali ; puis viennent leurs descendant et ensuite Yacoub-Ibn-Abd-el-Hack et ses enfants. Les traces qu'ils on laissées de leur administration attestent le soin qu'ils avaient mis à faire fleurir les sciences, à maintenir la guerre sainte, à fonder des écoles, à élever des Zaouïa et des Ribat, à fortifier les frontières de l'empire, à risquer leur vie pour soutenir la cause de Dieu, à dépenser leurs trésors dans les voies de la charité, à s'entretenir avec les savants, à leur assigner la place d'honneur aux jours d'audience publique, à les consulter sur les obligations de la religion, à suivre leurs conseils dans les événements politiques et dans les affaires de la justice, à étudier l'histoire des prophètes et des saints, à faire lire ces ouvrages devant eux dans leurs salons de réception, dans leurs salles d'audience et dans leurs palais, à consacrer des séances spéciales au devoir d'entendre les plaintes des opprimés, à protéger leurs sujets contre la tyrannie des agents du gouvernement, à punir les oppresseurs, à établir au siège du khalifat et du royaume, dans l'enceinte même de leurs demeures, des oratoires où l'on faisait sans cesse des invocations et des prières, et où des lecteurs stipendiés récitaient une certaine portion du Coran tous les jours, matin et soir. Ajoutons à cela qu'ils avaient couvert les frontières musulmanes de forteresses et de garnisons, et qu'ils avaient dépensé des sommes énormes pour le bien public, ainsi qu'il est facile de le reconnaître à l'aspect des monuments qu'ils nous ont laissés. » 

    « Faut-il parler des hommes extraordinaires, des personnages accomplis qui ont paru chez le peuple Amazigh ? Alors, on peut citer des saints traditionnistes à l'âme pure et à l'esprit cultivé; des hommes qui connaissaient par coeur les doctrines que les talebs et les imams suivants lavaient transmises à leurs disciples; des devins formés par la nature pour la découverte des secrets les plus cachés. » 

    « Ils ont toujours été un peuple puissant, redoutable, brave et nombreux; un vrai peuple, comme tant d'autres dans ce monde, tels les Grecs, les Persans, les Romains, les A

    Projet pour l’autonomie de la Kabylie (PAK)

    rabes. » 

    « On a vu chez les Imazighen des choses tellement hors du commun, des faits tellement admirables, qu'il est impossible de méconnaître le grand soin que Dieu a eu de cette nation, l'extrême bonté qu'il lui a toujours témoignée, la combinaison de vertus dont il l'a dotée, les nombreux genres de perfections auxquels il l'a fait atteindre et toutes les diverses qualités propres à l'espèce humaine qu'il lui a permis de réunir et de s'approprier. A ce sujet, leurs historiens rapportent des circonstances qui remplissent le lecteur d'un profond éton

    nement. »

     

     


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